La Promenade Granvelle

Le Cercle Républicain – Clichés Michel Brignot

De tout temps,  la Promenade Granvelle fut un lieu de rencontre des joueurs d’échecs. Si, au début du siècle, les joueurs bisontins se réunissaient au Café Helder, aujourd’hui disparu, les tépégistes s’installèrent pour quelques mois, dans les années 90, presqu’un siècle plus tard, de l’autre côté du parc, dans la belle salle ancienne du Cercle Républicain prêtée par la municipalité.

Sur la première photo, le tout jeune Christophe Robbe et debout, observant les parties, Brady Diaz, le frère de Cecilia. Sur l’autre, de gauche à droite : Pascal Stefansky, Robert Viate, peut être Pierre Alain Bex, un suisse qui jouait avec nous, Serge Zaragoza, Jean-Robert Vesin, Barbara Pilotelle, Philippe Guyot, Maxelend Coulon, Fabrice Janier (le célèbre créateur de l’attaque du même nom qui reste dans toutes les mémoires des vieux tépégistes), Jean-Pierre Bonneville et Bernard Pelatton.

Une simultanée de Jean-Rober Vesin – L’Est Républicain du 30 août 1991

Lieu de passage vers le centre-ville, nous y organisâmes pour débuter les saisons, de nombreuses simultanées en plein air où s’arrêtaient de nombreux badauds bisontins. Au premier plan, la famille Diaz au complet : Cecilia, Brady, notre regretté Porfirio et Elvira Diaz. Le joueur en cinquième position, apparemment très satisfait d’être sur la photo, est notre ami Thierry Vernier, me semble-t-il.

UNE RÉFLEXION SUR « LA PROMENADE GRANVELLE »

Acte de naissance

Journal officiel de la République française. Lois et décrets du vendredi 16 mars 1929, Bnf

Notre Tour, presque nonagénaire, est née en 1929, mais saviez-vous que c’est exactement le 6 mars 1929 qu’elle fut portée sur les fonts baptismaux du Journal Officiel. C’est avec étonnement que je découvre sur le site Gallica – Bnf son extrait de naissance. Sous ce nom de famille un peu guindé, Cercle d’échecs de Besançon, c’est bien notre bonne vielle Tpg qui voit le jour à la Brasserie Granvelle.


Ce n’est qu’assez récemment, peut-être vers les années 2000, que nous changeâmes ce cercle peut-être par trop élitiste par ce club plus british, mais surtout plus démocratique.

Granvelle et les échecs : une histoire d’amour qui dure. La Société des échecs de Besançon, sans doute l’aïeule de la Tpg, se réunissait déjà au Café Helder sur cette promenade aimée des Bisontins de la Belle Époque.

Septembre 1959 – Échecs au café Granvelle, photographies de Bernard Faille, Est Républicain.
On aperçoit sur la gauche, les colonnades, vestige du Café Helder détruit 4 ans avant la naissance de la Tpg.

Après-midi portes ouvertes

Quinze participants pour notre traditionnelle simultanée de rentrée offerte par le Grand Maître international Alexei Charnuchevich avec son non moins traditionnel sourire en prime. 13 victoires et notre Alexeï, débonnaire, accorda deux nuls.  Des parents vinrent inscrire leurs enfants pour les cours qui débuteront mardi 18 septembre et le plaisir d’accueillir quatre nouveaux tépégistes. Bienvenu à eux ! Visite également de L’Est Républicain qui publiera prochainement un article sur notre club.

Circonstances atténuantes

Le Progrès de la Côte-d’Or, 19 mai 1933

1933, nous ne sommes pas si loin de la naissance en 1929 de notre nonagénaire Tpg. En page 4 du Progrès de la Côte-d’Or du 19 mai 1933, une image indirecte et peu flatteuse, peut-être quelque peu partisane, de notre vielle dame par nos adversaires d’alors, le Cercle Dijonnais, dans ce style si réjouissant de ces époques-là. Pourrait-on imaginer aujourd’hui un tel article relatant une de nos équipées en Nationale I ?

Dimanche matin 7 courant, par une pluie battante, ils partaient dans les autos des amis Bril, Delavelle, Picard et Damidot. Des dames faisaient partie de l’expédition. Ils partaient pleins de confiance à Besançon pour disputer le match arrêté avec le Cercle d’Échecs de cette ville depuis un certain temps. Pour diverses raisons, ce match avait connu remise sur remise et les joueurs du Cercle Dijonnais tenaient d’autant plus à se mesurer à nouveau avec leurs partenaires de Besançon que ceux-ci leur avaient infligé deux défaites sévères. À des joueurs moins enthousiastes, il eût semblé que la victoire était impossible, étant donné la classe des Bisontins, mais l’émulation de certains avait entraîné les autres et de sérieux progrès avaient pu être constatés chez tous les membres du Cercle. Ceci explique la confiance en soi de chacun de nos joueurs locaux et ils ne s’étaient pas surestimés, puisque dimanche soir, ils rentraient ici en vainqueurs par 13 points contre 7 à Besançon. Il est toujours extrêmement délicat de se décerner des compliments et malséant de se glorifier d’une victoire. Cependant, n’ayant pas eu l’honneur de faire partie de la phalange des joueurs chargés de défendre les couleurs de Dijon, il m’est permis de manifester ma joie de cette victoire bien méritée et d’adresser toutes mes félicitations aux gagnants. Je ne ferai aucune distinction entre eux, bien que certains aient réglé leurs adversaires d’une façon magistrale, et je me contenterai simplement de plaindre ce pauvre ami Colomb, contraint de rester assis pendant dix heures en face d’un échiquier pour faire deux parties. Il en avait, de ce fait, perdu le boire et le manger. Dans la presse, le Cercle de Besançon plaide les circonstances atténuantes : manque d’entraînement, équipe dijonnaise très homogène avec un joueur de première force. Il est exact, Messieurs de Besançon, que jusqu’au dimanche 7 mai vous nous aviez battus et puisque vous estimez que la défaite est trop grande et qu’elle laisse supposer une différence de classe qui n’existe certainement pas — certainement est peut-être un peu ôsé — le Cercle Dijonnais d’Échec se fait un plaisir de vous offrir votre revanche dés que vous le désirerez — les meilleurs gagneront —. M. Picard pourra apporter sa pendule, elle sera utile, car notre ami Colomb n’est déjà pas si gras.

Voici la composition des équipes et le nombre de parties gagnées par chacun des joueurs :
Dijon : R. Colomb, 2 ; Hall, 2 ; Puype, 0 ; E. Colomb, 1 ; Switalsky, 1 ; Kulkès. 1 ; Reutemaiin, 2 ; Roudniclc, 1 ; Norgia, 2 ; Sirdey, 1. To tal : 13.
Besançon : Fraiberger, 0 ; Picard, 0, Schwartz, 2 ; Poincenot. 1 ; Bern. 1 ; Betts. 1 ; Reingervietz, 0 ; Weiss, 1 ; Charlier, 0 ; Farine, 1. Total : 7.

Réunion d’information parents

Mardi 11 septembre de 17 h 30 à 19 h

Les Échecs, un jeu d’enfants, dès la maternelle et l’école primaire. Les plus petits apprennent rapidement à jouer avec talent, entrant avec passion dans ce jeu d’aventures, où s’affrontent vaillants soldats, chevaliers sans peur et sans reproche, gentes dames et rois vertueux. « Il y a plus d’aventures sur un échiquier que sur toutes les mers du monde », écrivait Pierre Mac Orlan. École de la vie, le Roi des Jeux permettra à votre enfant de développer sa personnalité et découvrir en s’amusant le goût de la réflexion, la capacité à se concentrer, le plaisir du raisonnement, sans oublier le fair-play et la relation à l’autre. Des cours toute l’année, hors périodes de vacances scolaires.

Renseignements et inscriptions, le 11 septembre de 17 h 30 à 19 h au club La Tour, Prends Garde dans les locaux du Billard Club L’Olympe, 4 rue des Chalets à Besançon. Possibilité de se renseigner  également tous les samedis après-midi à partir de 14 h 30 et en début de chaque cours. Egalement, samedi 15 septembre, au cours de l’après-midi Portes ouvertes à 15 h. Début des cours : le mardi 18 septembre.

Des questions ?

LES HORAIRES

Cours jeunes :

      • Mardi  de 17 h 45 à 19 h
      • Mercredi de 10 h 30 à 11 h 45
      • Mercredi de 14 h à 15 h 15
      • Mercredi de 15 h 30 à 16 h 45
      • Samedi de 10 h 30 à 11 h 45

Permanence jeux libres :

      • Mercredi de 17 à 19 h

Porte ouverte Samedi 15 septembre

Le Club d’Échecs de Besançon La Tour, Prends Garde ! ouvre ses portes au public le 15 septembre  dans les locaux du Billard Club L’Olympe, 4 rue des Chalets, de 15 à 19  h. Le Club, association loi 1901, est affilié à la Fédération française des Échecs et compte plus de 150 licenciés. Fortement impliqué dans la vie locale en initiant les jeunes bisontins dans les écoles et collèges, notre club, tout au long de l’année, participe (jeunes et adultes) aux compétitions en équipe mises en places par la Fédération française, championnats ou coupes. La Tpg organise également des tournois internes, un open international, des simultanée, des compétitions de parties rapides, éclairs. Mais au-delà de la compétition, les Échecs restent aussi un jeu où l’on peu s’amuser dans une ambiance décontractée aux travers de parties amicales. En juillet-août, le club se met en mode vacances, organisant les Échecs au Parc, prenant ses quartiers d’été dans le cadre agréable de la Gare d’Eau. Vous y trouverez tables, jeux et pendules pour des blitz ou de plus calmes parties, tous les samedis d’été ensoleillés de 14 h 30 à 19 h. Afin de mieux faire connaître notre club, nous organisons un après-midi portes ouvertes. Nous accueillerons tout particulièrement les parents désirant inscrire leur enfant aux cours jeunes.

Vous y découvrirez :

  • La pratique du Jeu des Rois et vous pourrez vous initier au jeu.
  • La présentation des activités du club : cours jeunes et adultes, compétitions individuelles et par équipes, scolaires.
  • Chaque visiteur pourra s’il le souhaite affronter individuellement le Grand Maître international Alexeï Charnushevich dans le cadre d’une simultanée.

Venez nombreux !

La jeunesse montre l’homme…

… comme le matin montre le jour


Si dans ces pages, nous vantons régulièrement les mérites de nos vieux routiers, nous oublions trop souvent la nouvelle génération qui pourtant ne démérite point. Pour réparer cette injustice, un coup de projecteur sur notre benjamin Goma-Rayan Roger à la septième place du tournoi de printemps à 4 ½ avec la meilleure perf FIDE à +26,27 (déjà +33,04 au tournoi d’automne) et à la progression spectaculaire de 528 points en un an ! Il s’est prêté avec le sérieux que nous lui connaissons à un petit jeu de questions-réponses :

Rayan à droite et ses deux compères Chadi Kassab et Evan Dromard

Rayan, comment as-tu découvert les échecs ?
Je joue aux échecs depuis que j’ai 9 ans (classe de CE2). J’ai découvert les échecs d’une des façons les plus étonnantes et improbables : étant assez curieux quand j’étais petit, j’avais essayé plein de jeux et d’activités pédagogiques sur mon ordinateur. J’ai alors trouvé un programme d’échecs installé, avec les règles du jeu. J’essayais de déplacer mes pièces, de faire des échecs… Mais je perdais à chaque fois ! J’ai fini par gagner après quelques années de pratique au club. Par le plus grand des hasards, mon père s’était fait une connaissance qui jouait aux échecs, le tépégiste Marc Malaisé. Marc pensait que les échecs pouvaient m’intéresser, sans savoir que j’essayais d’y jouer sur mon ordinateur. C’est comme ça que Marc est venu chez moi. Il m’apprit d’abord le déplacement des pièces que j’avais du mal à retenir avec mon ordinateur et me conseilla alors de m’inscrire au club, ce que je fis l’année suivante.

Pourquoi joues-tu aux échecs ?
Je joue aux échecs, car j’adore réfléchir sur une position pour trouver la stratégie gagnante, ainsi que toutes les émotions qui me traversent quand je gagne.

Qu’est ce qui te donnes envie de jouer aux échecs et que ressens-tu quand tu perds ? Quand tu gagnes ? 
Le fait de réfléchir dans une partie passionnante où il ne faut pas relâcher l’attention, ainsi que le gain en fin de partie et que j’ai l’impression d’avoir bien joué. La victoire me donne envie de jouer pour gagner à nouveau et éprouver cette satisfaction. Dans la défaite, je suis souvent dégoûté et j’ai encore plus envie de jouer que quand je gagne, afin de me surpasser et gagner.

Qu’est-ce qui t’intéresses dans ce jeu et que t’ont appris les échecs ?
Les échecs permettent d’apprendre à réfléchir et à mémoriser. Ils permettent aussi de s’exercer à prendre des risques réfléchis et non-suicidaires. C’est le fait de la multitude de parties différentes à jouer et la précision avec laquelle il faut jouer (on peut passer d’une position ultra gagnante, mais perdre sur une imprécision). Ils m’ont appris que rien n’est gagné par avance et qu’il ne faut pas vendre la peau de l’ours avant de l’avoir tué.

Beaucoup d’adolescents arrêtent de jouer. Pourquoi continues-tu à jouer aux échecs ? 
Je continue, car depuis que j’ai commencé, j’ai toujours aimé les échecs et j’espère toujours les aimer.

Que pensent tes copains quand ils apprennent que tu joues aux échecs ?
Souvent, ils me disent qu’eux aussi jouent en famille et parviennent à battre leurs parents. Ils trouvent les échecs intéressants, mais sans plus. Certains veulent parier contre moi qu’ils pourront me battre. Un copain m’a même proposé un pari d’argent : le perdant donne 5 euros au gagnant. J’ai bien sûr accepté et je l’ai battu à plat de couture, mais je lui ai dit de garder son argent.

Combien de temps passes-tu pour étudier les échecs ?
Souvent, en rentrant des cours, je joue un peu, un peu avant de m’endormir, je regarde aussi les livres… Ça varie en fonction de mon temps libre. Je passe en moyenne une à deux heures par jour à jouer aux échecs.

Penses-tu que les échecs ne sont qu’un jeu ou quelque chose de plus ?
Beaucoup plus qu’un jeu ! Ils permettent de développer plusieurs facultés : concentration, mémoire, calcul, gérer des situations difficiles…

Que penses-tu de notre club ?
La Tpg est un club convivial qui propose plusieurs créneaux horaires pour ceux qui veulent apprendre à jouer aux échecs ainsi que plusieurs initiations et aussi les Échecs au parc. Les jeunes y sont bien accueillis et bien accompagnés dans leur apprentissage des échecs.

Selon toi que faudrait-il faire pour que plus de jeunes viennent au club ?
Les échecs ont l’image d’un sport ennuyeux. Les parents n’ont pas forcément envie d’inscrire leur enfant en club. Nous organisons plusieurs tournois et activités pour faire découvrir les échecs, mais je pense que c’est dans les écoles que les maîtres et les maîtresses doivent initier les élèves.

“La jeunesse montre l’homme comme le matin montre le jour.” John Milton, Paradis retrouvé.

2 RÉFLEXIONS SUR « LA JEUNESSE MONTRE L’HOMME… »

  1. Nul doute que Ryan est promis à un bel avenir !
    Bel interview et belle mentalité de ce jeune joueur…moi, j’aurai sans vergogne pris les 5 euros ; un pari est un pari !

  2. Je salue cette belle initiative de notre webmaster préféré. Les propos de Ryan sont très intéressants à entendre. J’ajouterai qu’en tant que directeur technique et arbitre, j’ai souvent sollicité Ryan pour participer aux différentes compétitions par équipe et il a toujours répondu favorablement à mes demandes. Un jeune passionné par notre jeu et un bel avenir s’ouvre devant lui.
    Bravo Rayan !

    Amicalement, jfc