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Le Quiz

L’âme des Échecs

« Mon but principal et de rendre recommandable par une nouveauté dont personne ne s’est avisé, où peut-être n’en a été capable ; c’est celle de bien jouer les pions. Ils sont l’âme des échecs, ce sont eux uniquement qui forme l’attaque et la défense, et de leur bon ou mauvais arrangement, dépend entièrement le gain ou la perte de la partie. »

         AUX ÉCHECS, IL FAUT GARDER…

                                 … la tête sur les épaules !

louis XVI échecs estampe
La procédure de destitution de Louis XVI, 1791 – Bnf

Louis XVI, qui, au jeu de la politique, ne sut pas garder la tête froide, joue sa dernière partie contre un garde nationale. Pour Marie-Antoinette, derrière le prélat, la partie fut belle. « Je vous ais porté malheur », avoue Élisabeth de France, la sœur du roi. Le dauphin et sa sœur se chamaille la couronne. Marie-Thérèse Charlotte de France, surnommée « Madame Royale », la fille aînée du roi, fut la seule à sauver sa tête dans cette partie d’échecs révolutionnaire. Notre bon roi n’a point écouté les sages préceptes de François-André Danican Philidor, pourtant d’actualité, il n’a pas sut jouer avec le peuple des petits pions .

Philidor met en scène innocemment sur l’échiquier, les idées politiques nouvelles qui émergent dans ce siècle des lumières, illustrant une fois de plus cette étrange symbiose entre ce jeu et la vie des hommes. La portée de la révolution introduite sur l’échiquier ne fut probablement pas clairement perçue par tous ses lecteurs, et le succès de l’ouvrage doit plus de son vivant aux larges victoires de son auteur sur ses rivaux européens qu’à la profondeur de ses conceptions. Mais c’est bien une transformation radicale des échecs qu’opère L’analyse du jeu des Échecs, et qui ne se limite pas au progrès qu’elle apporte dans le jeu. Dans ce jeu des élites politiques et militaires où, depuis le moyen-âge, les pièces figurent nobles et chevaliers et les pions, le petit peuple, il n’est pas illogique que dans cette perspective, personne ne s’avisa en effet, que les pions étaient l’âme autant sur l’échiquier que dans la vie d’une nation.


14 bonnes réponses sur 14 !
De 57,1 %, vous passez à 58 % de réussite globale, c’est-à-dire pour une question :
une majorité de bonnes réponses  = 1pt, ½  pt pour un ballotage et 0 pour une minorité.

Le camembert indique le % de bonnes et mauvaises réponses pour l’ensemble des questions et des tépégistes.

Le Quiz

Un champion du monde donne une simultanée. Il gagne rapidement la dame d’un de ses rivaux et la dépose sur le côté du jeu. Mais à peine le Grand Maître se penche sur l’échiquier voisin que l’adversaire peu scrupuleux la repose sur l’échiquier. Le jeu continue normalement et le gaillard se vante auprès des spectateurs que le génie n’a rien remarqué. Sept coups plus tard, le champion prend la dame à nouveau et, cette fois-ci, la met dans sa poche sans piper mot et passe au joueur suivant.

Que 2 bonnes réponses sur 19, mais il fallait connaître l’anecdote.

Le génial frappadingue Bobby avait une mémoire d’éléphant et ne pouvait guère oublier une dame gagnée ! Plus remarquable encore est le fait que Fischer se souvenait de ses blitz. À l’issue d’un championnat du monde de blitz à Hercegnovi (Yougoslavie) en 1970, Fischer jouait de mémoire et à toute allure ses vingt-deux parties (plus de 1000 coups) ! Et juste avant son match historique avec Taimanov, à Vancouver, en Colombie-Britannique, Fischer rencontrant le joueur russe Vasiukov, lui montra une partie de blitz qu’ils avaient joué à Moscou quinze ans auparavant.

La Tpg déménage !

Un grand événement pour la rentrée : la Tpg déménage ! Après plus de trente ans, ce ne sera pas sans un petit brin d’émotion, que nous quitterons le quartier des Chaprais pour celui de Saint-Ferjeux : le centre Mendès France dans les années 90, puis après un cours passage à la Salle Républicaine de Grandvelle, le Snoocker Club, rue des Chalets, le Lycée Saint-Paul, un court moment dans une salle à Bregille, puis de nouveau le billard, rebaptisé L’Olympe.

En septembre, nous serons donc dans une des très belles salles de la Maison de Quartier Rosemont Saint-Ferjeux, 1 Avenue Ducat, pour nos activités principales :

  • les samedis de mi-septembre à fin juin de 13 h 30 à 22 h ;
  • 15 vendredis dans l’année de 20 à 23 h, même pendant les vacances scolaires (sauf Noël) pour nos réunions, les cours joueurs confirmés et jeux libres ;
  • les dimanches de compétitions par équipes.

Nous disposerons d’une belle salle lumineuse de 83 m2 (superficie identique à l’actuelle), orientée au sud (des volets roulants pour se protéger du soleil). De grandes baies vitrées longées d’une longue terrasse, où nous pourrons, les beaux jours, installer nos tables et chaises des échecs au parc. Elle donne sur un parc arboré qui deviendra un espace jeu et nature, où nous pourrons également nous installer. Cette salle peut se diviser si besoin, à l’aide d’une cloison médiane amovible, en deux salles desservies chacune par une porte. Deux grands placards, fermant à clé, nous seront alloués, l’un pour notre matériel, l’autre pour notre bibliothèque. Caché dans un autre placard, un point d’eau pour notre café. Pas de salle d’analyse à proprement parlé, mais nous pourrons, dans un élargissement du couloir, à l’une des sorties, installer une ou deux tables pour notre coin analyse. Par ailleurs, à l’entrée de la MDQ, il existe déjà un joli espace donnant sur le parc, avec tables et chaises. En face de la salle, deux vastes WC (hommes, femmes séparés). Pour vous situer la maison de quartier, elle est à deux pas du Casino de Saint-Ferjeux, c’est dire que les parkings ne manqueront pas !

D’autre part, nous serrons accueillis gratuitement à la MDQ de la Grette pour toutes les activités jeunes :

La salle de cours jeune à la Grette
  • les cours dans une jolie salle pouvant recevoir une quinzaine de personnes qui nous sera réservée mercredi toute la journée et le samedi matin ;
  • les compétitions jeunes dans leur Ludothèque pour les tournois scolaires ou la salle polyvalente pour le jeu en équipe.

Si ces salles sont superbes et plus adaptées à l’accueil d’une association, elles seront partagées et nous demanderons donc plus de vigilance dans notre organisation. Elles nous éloigneront du centre-ville, mais peu de tpgistes ont la chance de vivre à proximité du club et de s’y rendre à pied. Nous sommes, la plupart d’entre nous, à galérer pour trouver des places de parking et les équipes visiteuses s’en plaignent fréquemment. Pas moins de quatre parkings seront à notre disposition et ces lieux sont bien desservis par Ginko. Le partage de nos activités sur deux sites peut être perçu comme une contrainte. Je ne le pense pas. Bien au contraire, ce partenariat avec les maisons de quartier nous offrira plus de visibilité, nous faisant entrer plus activement dans le tissu associatif bisontin.


Nos nouveaux locaux en vidéo

Tournoi de la Toussaint

Notre bureau, devant l’incertitude de la situation sanitaire pour cet automne
et la complexité de son organisation, a décidé d’annuler notre tournoi de la Toussaint.

C’est une période un peu compliquée et, je pense, que la relative sécurité de nos vies au cours de ces précédentes décennies, nous rend sans doute un peu frileux devant le danger. Je crois qu’il nous faudra apprendre à vivre avec un peu plus d’insécurité (comme nos anciens) pour ces prochains mois (peut-être années) en ce qui concerne ce virus et, sans doute, pour bien des décennies pour les prochaines générations qui devront affronter certainement des événements encore plus inquiétants. Laissons passer tranquillement cette fin d’année et nous verrons ! La rentrée échiquéenne apportera déjà son lot suffisant de petits problèmes à régler.

DEUX RÉFLEXIONS SUR « TOURNOI DE LA TOUSSAINT »

  1. Ce n’est pas une mauvaise idée. En pratique, peut-être un peu compliquée à mettre en place. Si, en septembre, je serai heureux de vous présenter notre nouveau superbe local à la Maison de Quartier de Saint-Ferjeux, cette nouvelle salle nous demandera cependant plus d’organisation, car nous n’en aurons pas la jouissance pleine et entière comme à L’Olympe, mais que sur réservation. Il nous faudrait réserver, sans trop tarder, pour le jeudi, le vendredi et le dimanche. Ou, peut-être mieux, proposer une cadence qui permettrait aux sept rondes de tenir sur le week-end. Cela est sans doute possible. Un préalable, il faut être suffisamment de Tpgistes intéressés, car cette location a un coût. À tenir compte également de la situation sanitaire. Il nous faut bien garder à l’esprit, que, pour ces prochains mois, toutes nos activités peuvent être remises en cause du jour au lendemain ! À étudier…

Le Quiz

Le faire part de naissance de notre Reine apparaît dans un manuscrit latin conservé au monastère suisse d’Einsiedeln aux alentours de l’an Mille, le Versus de scachis, le plus ancien poème traitant du jeu des Échecs, décrivant les règles à l’identique du jeu arabe, sinon qu’il évoque la présence d’une Reine comme un fait accompli. Le changement le plus important survenu au cours de l’évolution du jeu fut sans doute l’introduction d’un élément féminin sur l’échiquier, la Reine à la fin du Moyen Âge.

Fesonas et Cassiel jouant aux Échecs vers 1345. Enluminure du manuscrit Les Vœux du paon.

Cette transformation de la figure masculine du vizir en Reine fut progressive. Étrange l’apparition de cette puissante Reine, seule femme de l’échiquier, dans ce jeu si guerrier apparu autour de 500 après J.-C., nous venant des terres perses et arabes où la femme ne jouissait pourtant guère de tant de pouvoir. C’est que notre Dame, comme toutes les dames du monde, a su se faire attendre. Dans les premiers siècles, le compagnon du Roi était ce vizir, conseiller qui gardait la tête basse devant son suzerain. Notre souveraine apparaît, car dans le même temps, hors de l’échiquier, comme le décrit Marilyn Yalom, universitaire américaine, dans son livre Birth of the Chess Queen, l’an mille voit le surgissement politique de femmes tel que Adélaïde de Bourgogne ou Theophano Skleraina. La promotion de la femme et le rôle politique de plus en plus grand de la reine au sein du couple royal ne pouvaient qu’entraîner cette mutation.

Nous utilisons indifféremment Reine ou Dame pour désigner la pièce maîtresse de notre jeux, mais…

Quel terme fut utilisé en premier : Dame ou Reine ?

8 bonnes réponses

Au XIVe siècle, reine (orthographiée en France roine ou royne à cette époque) remplaça progressivement fers, fierce et fierge et au XVe siècle, dame commença à prendre le relais. « Reine et dame étaient et sont encore traditionnellement attachées à la Vierge, comme dans Reine du Ciel et Notre-Dame, et les deux sont utilisées en français aujourd’hui pour la reine des échecs. En fait, dans de nombreuses langues européennes, le mot dame, intimement lié à la Vierge, est utilisé comme synonyme ou exclusivement pour la reine des échecs — par exemple, dama en espagnol, tchèque, bulgare et serbe.¹ » Mais pourquoi dans les pays anglo-saxons et germaniques, reine (Königin et queen) ont prévalu ?

Une reine nordique de Lewis et une dame française de Crèvecœur, toutes deux du XIIe siècle.

Au moment de la grande réforme du jeu, à la fin du XVe siècle, les pays catholiques continuèrent à utiliser les dérivés latin de domina, dame en France. Mais la réforme protestante en Allemagne et en Angleterre, voyant dans la dévotion à Marie de l’idolâtrie, refusa les dérivés de domina qui pouvaient suggérer un lien quelconque avec le culte suspect à la Vierge. Au lieu de cela, les protestants utilisèrent les termes laïques Königin et queen. « Cette différence terminologique entre catholiques et protestants est l’une des raisons pour laquelle la reine des échecs doit être vue comme un symbole de la Sainte-Mère, selon l’historien allemand Joachim Petzold. Il soutient que la reine des échecs est née dans un monde catholique, qu’elle a grandi en stature en même temps que la dévotion à la Vierge Marie, et qu’elle est devenue finalement la seule femme devant laquelle même le roi doit s’incliner.¹ »

¹ Marilyn Yalom, Birth of the Chess Queen (Harper Collins 2004).