Quel est ce gambit ?
Le gambit porte le nom du capitaine de navire gallois William Davies Evans, le premier joueur à l’avoir pratiqué. La première partie connue avec le gambit est Evans-McDonnell, Londres, 1827, bien qu’un ordre de coups légèrement différent fut employé (1. e4 e5 2. Nf3 Nc6 3. Bc4 Bc5 4. 0-0 d6 et alors seulement 5. b4). Le gambit devint populaire peu après, et fut employé fréquemment lors du match entre McDonnell et La Bourdonnais de 1834. Des joueurs comme Adolf Anderssen, Paul Morphy et Mikhail Tchigorine le reprirent à leur compte. Il n’eut plus les faveurs au XXe siècle, bien que des joueurs tels que John Nunn et Jan Timman y aient eu recours à la fin des années 1970 et au début des années 1980. Dans les années 1990, Garry Kasparov en a fait usage dans quelques-unes de ses parties, notamment une victoire en 25 coups contre Viswanathan Anand à Riga en 1995, ce qui suscita un bref regain d’attention pour ce gambit.

Ce qui est curieux dans cette histoire, c’est qu’Evans n’a jamais voulu jouer ce coup, l’avance de deux cases du pion du Cavalier de la Dame fut fortuite et non désirée par le capitaine ! Cette erreur donna, cependant, une des plus belles parties jamais jouées La Toujours Jeune, The Evergreen, d’Andersssen.
Les gambits étaient fort populaires à l’époque, car ils favorisaient l’initiative du joueur qui les mettait en jeu. Aujourd’hui, la théorie échiquéenne a rendu son verdict : face à un adversaire désarmé, un gambit est une arme redoutable, alors que face à un joueur aguerri, elle dessert le joueur qui l’utilise, lui procurant au mieux une nulle.

De 55,5 %, vous passez à 57,3 % de réussite globale, c’est-à-dire pour une question :
une majorité de bonnes réponses = 1pt, ½ pt pour un ballotage et 0 pour une minorité.
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Anderssen apprit le jeu d’échecs de son père à l’âge de 9 ans. Passionné, il dévore toute la littérature échiquéenne qu’il peut trouver, mais se consacre avant tout à ses études de mathématiques. Pendant cette période, il pratique peu, s’intéressant surtout à la composition : il publie à l’âge de 24 ans une étude de finales, Aufgaben für Schachspieler, qui lui donne un important succès. Devenu professeur au lycée à Breslau, son avenir étant assuré, il commence sa carrière de joueur amateur à 30 ans. Il affronte Harrwitz, l’un des meilleurs joueurs d’Europe en obtenant un score nul de 5 à 5. Pour un pur amateur, ce résultat est remarquable. La même année, le Illustrierte Zeitung, journal d’échecs allemand, publie son portrait, ce qui était considéré comme un grand honneur à l’époque.



Quant à Bobby Fischer, le divorce de ses parents, quand il eut deux ans, la disparition du père, l’absence de la mère, occupée à gagner la vie de la famille, l’achat par la sœur aînée d’un échiquier quand il a six ans, voilà le décor de cette enfance qui va permettre l’éclosion de cette monomanie échiquéenne. « Au collège, raconte un de ses condisciples, Bobby était toujours silencieux et peu intéressé par les cours. Il sortait un petit échiquier de poche et se mettait à jouer et quand le professeur le découvrait et lui disait :



