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Sacrifice de qualité

Vice et Présidence

Notre ami Bernard Petetin, poursuit pour nous l’évocation de ses souvenirs de tépégiste.

“Je me suis installé à Besançon en 1972 et participe aux Olympiades qui se déroulaient au Kursall, un tournoi à avantage. Moi qui n’étais pas classé, mon adversaire me rendait un pion et je crois que cela pouvait aller jusqu’à une tour. C’est là que je rencontrai Gábor Hajnóczi qui m’invita à venir les retrouver à la Brasserie Brelin où le club tenait ses quartiers. Je commence donc à m’acoquiner avec les tépégistes en 74. Bernard Courtot était déjà là avec ses deux enfants (j’ai retrouvé une partie jouée contre sa fille en décembre 1974). Nous y sommes restés assez longtemps, jusqu’à ce qu’ils vendent et que le café devienne une banque. Dans un bistrot, bien sûr, nous ne payons rien, sinon les consommations. Toujours ouvert, nous pouvions jouer jusqu’à la fermeture. Les consommateurs regardaient les parties, mais je n’ai pas l’impression que cela nous amenait des adhérents. Aussi loin que je me souvienne, la principale difficulté du club était la recherche d’un local. Quelques-uns, sans doute dans un souci de respectabilité, ont souhaité que le club ait un lieu propre. Pendant une période, une salle à la Grette offerte gratuitement par la ville, me semble-t-il, correspondait à ce désir. Nous y gagnâmes certainement en respectabilité, mais perdîmes en convivialité : des horaires fixes et ne fermant pas très tard. Pour les tournois, cela posait problème. Puis, ce fut le Centre Pierre Mendes France, où le tout jeune Guillaume Sermier commençait à pointer le bout de son nez.

J’ai connu comme président Maurice Thuriet, un homme droit, calme et posé, avec un physique d’ancien instituteur un peu sévère. Sympathique, mais tu ne plaisantais pas forcement avec lui en lui donnant des claques dans le dos. Puis ce fut Robert Poly et j’étais alors roue de secours en officiant comme vice-président. Sous la houlette des divers présidents d’ailleurs, Philippe Demange et Roland Scamps et cela m’allait très bien. Robert Poly organisa un championnat avec quelques grands champions de l’époque qui s’était déroulé dans une salle au-dessus de la médiathèque Pierre Bayle et Robert Schwint était venu remettre les prix. C’est, je crois, Roland qui fit venir Alexeï Charnushevich de Biélorussie. Cela prit quelque mois de tractations. Mais est survenu un pataquès (je ne sais plus trop à la suite de quoi) et notre Roland a démissionné quelques jours avant l’arrivée d’Alexeï. C’est donc moi, en tant que vice-président et le comité directeur de l’époque qui accueillîmes Alexeï au Snooker. Il s’est pointé costume-cravate, sérieux comme un pape, pour faire bonne impression !

Bernard Pellaton et Skorup  en 1973

On a déjà parlé de cette grande figure qu’était Skorup, grand joueur et plongeur à la brasserie Grandvelle. Payant pas de mine. Il proposait une partie à un quidam de passage et perdait volontairement avec une mine contrite. Et puis, se reprenant, disait à son adversaire :
Allons ! Je suis bon perdant, recommençons en intéressant la partie. Et il sortait un beau billet.
Et comme je suis joueur et aime le risque, je vous donne une tour. Son adversaire, assuré d’une victoire facile, acceptait et se faisait carotter la mise.

Je vous parle d’un temps que les moins de 20 ans ne peuvent pas connaître… et pour cause, puisqu’il s’agit du championnat d’échecs de Besançon, fin 1978. Ce tournoi était ouvert aux licenciés et aux non licenciés, manière de recruter de nouveaux passionnés. L’inscription était de 15 fr + 10 fr de caution rendus si toutes les parties étaient jouées. On prenait des précautions ! Bruno Aebischer, Christophe Bordet, Jean-Robert Vesin entre autres y jouaient, du solide ! Je participais à ce tournoi en tant que membre de la Tpg, joueur moyen, plus intuitif qu’érudit (ce qui m’a valu de magnifiques défaites). Première des 7 parties de ce championnat contre Philippe Blardone (le frère de notre vénérable Président) et qui était, sans faire offense au Président, d’un niveau légèrement supérieur.”

Bernard Petetin

La fusée Quentin décolle

Quentin a réalisé une magnifique saison 2016-2017 avec la progression au classement qui va avec, passant d’un Elo de 2159 en septembre 2016 à un Elo de 2246 en juin 2017 ! Sa performance a été acquise essentiellement lors des rencontres par équipes. Quentin est invaincu (le seul de l’équipe) en Nationale 2 (8 pts/10 contre un elo moyen de 2042), invaincu également en Coupe de France (2½ pts/3 contre un elo moyen de 2078) et avec son équipe suisse de Neuchâtel, Quentin a fait jeu égal avec les joueurs titrés (2 pts/4 contre un elo moyen de 2519 !!). Souhaitons à ce talentueux et sympathique joueur la même progression pour la saison à venir. Et il y a de quoi faire ! Le titre de FM est en point de mire et peut-être plus si affinités. Au boulot Quentin !

Le joueur de la sicilienne Dragon que je suis, ne saurai résister à vous faire partager la partie gagnée contre le MI Ioannis Georgiadis (2493) lors de la 3e ronde de la LNA suisse.

Euthanasie

UNE RÉFLEXION AU SUJET DE « EUTHANASIE »

  1. Pedro Damiano, dans son traité sur les Echecs, avait prescrit quelques régles et notamment :
    si vous disposez d’un bon coup, regardez toujours s’il n’y en a pas un qui lui soit préférable.

Méfiez-vous des N qui s’approchent !


17.Nf7+ +−

Un miracle n’arrive qu’une fois

Depuis sa création, la Tour Prends Garde organise des tournois. Notre ami Bernard Petetin évoque pour nous les années soixante-dix et sa victoire sur un jeune joueur nommé Jean-Robert Vesin. Jeune, mais tout de même champion de France par correspondance junior, en ces temps où il ne fallait pas compter sur l’aide cybernétique. Cette Open de 1978 se déroula d’octobre à décembre avec 68 inscrits.

À la deuxième ronde de ce championnat, j’affronte le redoutable Jean-Robert Vesin. Un des favoris logique. Fort joueur par correspondance avec l’esprit d’analyse lié à cet exercice, le genre d’adversaire qui sait déjà, avant de s’asseoir, quelles pièces, il va choisir pour vous faire mat. Peut-il être battu ? Certains en ont rêvé sans jamais y parvenir. Bernard Pellaton s’interroge encore aujourd’hui : « Par contre, pour gagner contre lui, je n’ai pas la solution. Je la cherche depuis bientôt quarante ans… Pas encore trouvée ! » D’autres y sont presque arrivé comme notre estimé président Daniel Blardone, mais une proposition de nulle hasardeuse et fébrile anéantit tout ses espoirs, et Jean-Robert, après avoir frôlé la correctionnelle explique « proposer nulle est une grave erreur. Typiquement, ce qu’il ne faut pas faire. Contre un joueur beaucoup mieux classé que soi, proposer nulle ne sert à rien, sauf à l’informer que je le crains et que je pense ne pas pouvoir gagner cette position supérieure, psychologiquement, ce n’est vraiment pas bon ! » Ah ! Ce président, question psychologie…

Je suivis, sans le savoir et avant l’heure, les préceptes de Jean-Robert en ayant le bon sens, non de lui proposer la nulle, mais de le battre… en 31 coups. Mes vaillants camarades de jeux, Bernard et Daniel pourront enfin marcher la tête haute, car tous les deux ont été victorieux un jour ou l’autre contre moi.

Un an plus tard, le 17 novembre 1979, pour le championnat de Besançon, mon adversaire de la 3e ronde était de nouveau Jean-Robert. Il me lamina en 22 coups, me démontrant ainsi, avec le sourire, qu’un miracle n’arrive qu'une fois.

Bernard Petetin

Les feuilles de parties existaient déjà, mais chaque joueur notait ses parties dans un carnet individuel.

UNE RÉFLEXION AU SUJET DE « UN MIRACLE N’ARRIVE QU’UNE FOIS »

  1. Merci Bernard pour ce sympathique témoignage !
    Nous pouvons constater que le jeu de JR s’est bien amélioré depuis !
    Ce qui n’est pas le cas pour beaucoup d’entre nous…
    Mais la passion demeure !

Joyeux Fourbi

Mon cher ami Claude fait partie de ces gens qui donnent sans rien demander, et à qui je ne saurais rien refuser. Comme il a fourbement profité de cette faiblesse pour m’extorquer de commenter une de mes parties, j’ai dû me mettre en quête d’une partie qui soit potable et que je n’aie pas perdue. Ne pouvant satisfaire qu’au dernier critère, voici cette partie d’interclubs contre Huningue

Philippe Guyot

Esprit de Sacrifice

Vous avez dit romantique ?

UNE RÉFLEXION AU SUJET DE « VOUS AVEZ DIT ROMANTIQUE ? »

  1. Quentin qui a participé à l’analyse post-mortem de la partie n’a pas vu ce coup ! Comment veux-tu que le modeste elo que je suis aie pu le voir ?
    Bernard

Idylle échiquéenne