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Les pions pendants

Valentin aborde aujourd’hui un nouveau thème. On appelle pions pendants un duo de pions centraux situés côte à côte sur la même rangée, sans acolytes de leur camp sur les colonnes adjacentes et sans pion adverse sur leurs colonnes. Cette configuration s’obtient avec les deux couleurs et dans de nombreuses ouvertures, particulièrement fréquemment dans le gambit dame refusé, mais aussi dans les ouvertures suivantes : la Nimzo-indienne, l’Ouest-indienne, et même de la Grunfeld.

La structure de pions pendants est à double tranchant, leur force réside dans leur contrôle de nombreuses cases clés centrales situées devant eux, mais leur faiblesse dans leur manque de mobilité, l’avancée de l’un ou de l’autre créé des cases faibles qui pourront être occupées par des pièces adverses et privées du soutien d’autres pions amis, ils peuvent devenir des objectifs d’attaque. Leur faculté de donner naissance à un pion passé est également limitée. Ils possèdent une grande force dynamique, avec la possibilité menaçante de l’avance (d4-d5 ou plus rarement c4-c5) qui doit toujours être gardée à l’esprit par le camp adverse.

Les Blancs doivent :

  • éviter les échanges affaiblissants et jouer très activement, envisageant la poussée d’un pion pour obtenir une forte attaque.
  • contrôler e4, f5 et f4. e4 est particulièrement important.
  • tenter de se créer un pion passé en poussant d5 au bon moment, redonnant vie au Fou souvent poster en b2. L’avance c5 est aussi possible, la fragilité de d4 est alors contrebalancée par le contrôle de la case d6 et une possible faiblesse noire en b7.
  • lancer a4-a5 pour échanger en b6 et laisser les Noirs avec un pion faible sur la colonne a ou b.
  • tenter d’installer la cavalerie en e5 et jouer sur le flanc du Roi avec l’avance f4-f5 (avec prudence car cela peu fragiliser le centre).

Les Noirs doivent :

  • échanger les pièces pour désamorcer l’attaque blanche.
  • mettre les pions sous haute surveillance pour parer à toute éventualité de rupture (d4-d5 particulièrement).
  • harceler les pions pendants, pour casser l’initiative et réduire l’adversaire à la défense passive.
  • envisager dans certains cas une rupture par b5 ou e5 pour isoler un pion blanc ou pour forcer une avance désavantageuse, créant des cases faibles qu’il faudra s’empresser de bloquer, puis attaquer le pion arriéré.

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