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Masterclasses FFE, vendredi 22 à 19 h

La Fédération Française des Échecs et les entraîneurs Sylvain Ravot et Sébastien Joie vous proposent 9 masterclasses (cours collectif en ligne) gratuites. Chacune durera 2 heures et leur fréquence sera mensuelle de septembre 2019 à mai 2020. Elles seront visibles en direct ou en différé, à volonté.

La prochaine masterclass, que vous pourrez suivre  sur notre site ou sur , aura lieu le vendredi 22 novembre. Vous pourrez retrouver ces masterclass dans l’onglet Apprendre du menu supérieur.

L’évaluation de la position

Pour son premier voyage au pays des Échecs, suivant les traces de Iossif Dorfman, il vous guide hors des sentiers battus et rebattus des Échecs sur le difficile chemin de l’évaluation d’une position. Pour visionner cette première vidéo  d’un série de trois sur le même thème : .

« Il est essentiel avant toute autre étude échiquéenne de savoir estimer correctement une position. Il ne sert à rien, en effet, de calculer une séquence de coups pour aboutir à une position que l’on estime gagnante alors que ce n’est pas le cas. »

Pierre Meinsohn, Les Secrets des maîtres d’échecs


Dans son livre La Méthode aux Échecs paru en 1998, Iossif Dorfman propose d’analyser une position selon des facteurs statiques et dynamiques au moment d’une position critique.

LA POSITION CRITIQUE est une position où l’on a la possibilité de transformer, de modifier la position selon un de ces critères :

  1. Position dans laquelle il faut se décider pour un possible échange. Si l’échange est obligatoire, forcé, ce n’est pas une position critique.
  2. Position où il faut se décider pour une possible modification de la structure de pion, surtout des pions centraux.
  3. La fin d’une série de coups forcés.

Après avoir déterminé la position critique, il est nécessaire de dresser un bilan de la position selon ces deux aspects pour savoir s’il faudra utiliser des moyens statiques ou dynamiques dans la suite du jeu :

  1. L’ASPECT STATIQUE : ce sont les facteurs de longue durée (roque détruit, pions doublés, isolés, une pièce est statiquement mauvaise s’il n’est pas possible d’améliorer sa position indépendamment des pièces et pions adverses). Si la position est favorable statiquement, on obtiendra le gain à long terme donc il ne faut pas basculer la position, mais conserver globalement ces facteurs en améliorant progressivement sa situation.
  2. L’ASPECT DYNAMIQUE : ce sont les facteurs provisoires (Roi non roqué, modification du rapport matériel, prise de l’initiative, modification de la structure de pion) qui vont disparaître rapidement si on ne les utilise pas aussitôt et il faut, dans ce cas, basculer la position. Si pour un des joueurs le bilan statique est négatif, il doit appliquer sans hésitation des moyens dynamiques extrêmes. L’attente est telle une mort.

Dorfman propose de classer les facteurs statiques dans l’ordre d’importance suivante :

  1. La position du Roi : faiblesse irréparable de sa position (pas d’abri sur l’échiquier possible, mais si le Roi reste au centre, cela ne signifie rien s’il peut trouver un abri sûr), Roi mal protégé, armature du roque affaibli, attaque sur le roi.
  2.  Le rapport matériel des forces, vu essentiellement sous l’angle du Fou : un Fou est généralement supérieur au Cavalier, deux Fous supérieurs aux deux Cavaliers, le tandem Tour-Fou coopèrent mieux que Tour-Cavalier, par contre l’association Dame-Cavalier est supérieure au binôme Dame-Fou. Par conséquence, l’échange du Fou contre le Cavalier n’est pas de mise dans la première phase du jeu et doit être envisagé uniquement quand la structure de pions est fixée.
  3. Qui a une meilleure position après l’échange des Dames ? À qui profite cet échange ? Qui aura une meilleure finale. Une position statiquement faible du Roi ennemi exige le passage en finale.
  4. La structure de pions : évaluer la position en fonction de la présence ou non de pions doublés ou triplés, d’un pion passé protégé, du nombre d’îlots de pions, d’une chaîne de pions compacte, des pions pendants, davantage de pions au centre, d’une majorité de pions à l’aile Dame, de cases faibles, de pions isolés ou arriérés.

DEUX RÉFLEXIONS SUR « L’ÉVALUATION DE LA POSITION »

  1. Juste un mot à propos de l’évaluation d’une position aux échecs. Chaque joueur évalue la position tout au long d’une partie a son niveau. Autrement dit, la qualité de l’évaluation suppose l’ensemble des connaissances échiquéenne dans tous les secteurs par conséquent pourquoi ne pas aborder le problème dans le sens inverse qui consiste à améliorer ces connaissances et avoir plus d’outils pour évaluer. Aussi, on peut très bien évaluer une position à un moment donné pourquoi pas, mais dans une partie, il y a des centaines de position et la position qu’on appelle critique est le résultat des positions précédentes. En fait, l’évaluation est la synthèse des connaissances de chacun et chacune a son niveau.

     


    Claudius

    Le propos de Dorfman n’est pas de nous dire qu’il ne faut pas à chaque instant réfléchir sur la position. Sa méthode est un guide pour ne pas passer à côté de ces moments clé où la partie peut basculer et où notre réflexion doit s’approfondir et, bien évidemment, dans la limite de notre savoir échiquéen. C’est bien le projet de Quentin, au travers des exemples choisis, de nous donner les outils pour affiner notre jugement.

Masterclass

La Fédération Française des Échecs et les entraîneurs Marc Quenehen et Sylvain Ravot vous proposent 7 masterclass (cours collectifs en ligne) en vidéo, gratuites. Chacune durera 2 heures et leur fréquence sera mensuelle d’octobre 2018 à avril 2019. Elles seront visibles en direct ou en différé, à volonté.

La prochaine masterclass, que vous pourrez suivre  sur notre site ou sur , aura lieu le vendredi 5 avril de 19 h à 21 h. Vous pourrez retrouver ces masterclass dans l’onglet Apprendre du menu supérieur.

Masterclass FFE

Marc Quenehen et Sylvain Ravot

La FFE et les entraîneurs Marc Quenehen et Sylvain Ravot proposent cette année 7 masterclass gratuites en vidéos associées aux bases des parties étudiées qu’ils ont récemment enrichies de commentaires. Ne manquez pas cette opportunité et jetez un œil dans l’onglet Apprendre du menu supérieur. En voici un extrait, où les deux compères commentent une partie de Botvinnik :

Victor Liublinsky
Mikhail Botvinnik
Moscou, 1943
Commentée par Sylvain Ravot
Nous allons regarder cette partie en allant directement au coup 22. Cette partie s’est jouée durant la seconde guerre mondiale dans un tournoi à Moscou en 1943. Botvinnik est un maître en la matière et cette partie est fort instructive. Il a les noirs.1.e4e52.Nf3Nc63.Bb5a64.Ba4Nf65.Bxc6bxc66.Nc3d67.d4Nd78.dxe5dxe59.O-OBd610.Ne2O-O11.Ng3Rb812.b3Re813.Be3g614.c3a515.Qc2Qe716.Rfd1Nc517.Ne1Ne618.Nd3Nf419.f3Ba620.c4c521.Qd2Nxd322.Qxd3Red8Les noirs mettent leur R en d8 sur la colonne ouverte (ce qui semble logique) mais elle semble bloquée par le B qui ne peut pas bouger.23.Ne2
Avec certainement l’idée Nc3 et Nd5. L’analyse de la position montre aussi que le pion c5 n’est défendable que par la pièce légère qu’est ce B en d6 alors que les blancs ont le fou e3 et le cavalier qui peut venir attaquer ce pion. Donc Nc3 et Na4 est également une menace. Il y a 2 murs de pions qui empêchent les fou blanc des noirs de jouer. Que jouer pour les noirs ? Quelques idées avec c6, Bc7 pour bien contrôler l’avant poste absolu d4 sont émises.
23…c6empêche Nd5 et prépare la suite.
23…a4Ce coup ne semble pas empêcher le plan des blancs. Ils peuvent jouer Rb1 ou Qc2 et continuer leur plan de Nc3, Na4. Et le module propose Nc3 tout de même avec Nd5 intermédiaire.24.Nc3axb325.Nd5Qe626.axb3On menace le B, on a placé le N idéalement et Bg5 va permettre de rayonner notamment en f6 car on a 2 pièces pour jouer sur les cases noires.
23…Rb424.Bd2Et le pion a5 va être perdu.
24.Nc3Menace Na4 puis Qc2-f2. Les Noirs sont en difficultés. Comment se défendre ? Du contre6jeu avec Bc8 suivi de f5 serait envisageable mais ce n’est pas assez rapide pour contrecarrer l’idée blanche. Surtout que toutes les pièces noires sont sur l’aile dame, donc avoir du contre jeu sur l’aile roi semble prématuré.24…Bc725.Qc2Rd4!Les joueurs avec une bonne compréhension positionnelle jouent ce type de coup les yeux fermés ! Listez les avantages de Rd4 et les conséquences de Bxd4. Ce coup a une valeur échiquéenne mais aussi psychologique. Tous mes plans tombent à l’eau !26.Ne2Les Blancs veulent conserver le fort Be3.
26.Bxd4Le fou e3 était une bonne pièce pour les blancs, il n’était pas entravé par ses propres pions. En se débarrassant de ce fou, les blancs ont plus de difficultés pour lutter sur les cases noires.26…cxd4Le Be3, qui était le bon B des Blancs, a disparu.27.Na4c528.Nb2Avec l’idée de créer un N bloqueur en d3, ce qui va donner une position équilibrée, légèrement avantageuse pour les blancs. Mais pas facile pour les blancs d’activer leurs tours car pour cela il faudrait ouvrir la position, ce qui va favoriser la paire de fous adverses… En ouvrant les colonnes, on ouvre aussi les diagonales ! Pousser b4 semble impossible surtout si le fou noir va en d6 et cela fragiliserait c4. Pousser f4 fragiliserait e4 et surtout ouvrirait les 2 diagonales des fous sur le roque… un coup à se faire mater…
26…Bc827.Nxd4Et les blancs se décident à prendre. Ce qui permet aussi aux noirs de refaire leur structure de pions.
27.Bxd4cxd428.Nc1!c529.Nd3avec un très bon N bloqueur, méritait intérêt.
27…cxd428.Bf2Avec l’idée Bg3.28…c5Les Noirs ont maintenant une bonne position. Ils ne craignent plus rien alors qu’ils étaient en danger 3-4 coups auparavant. Il n’est même plus certain que les Blancs aient l’avantage. Il n’est pas du tout simple pour les Blancs d’ouvrir des colonnes pour leurs Tours. Le pion passé protégé d4 est très fort, et la paire de Fous peut le devenir. Si les Blancs ouvrent des colonnes, ils vont aussi ouvrir des diagonales pour la paire de Fous !29.Rf1f5Botvinnik joue pour le gain. Cette fois-ci, le plan Bc8-f5 marche car il n’y a plus de danger sur l’autre côté de l’échiquier donc on a le temps de construire notre assaut de pions.30.Bg3
30.exf5Bxf5
30…gxf531.Rae1Qf632.Re2
31.Qe2
30…Bd731.Rad1f432.Bf2g5Avec l’idée de pousser g4 et d’ouvrir la position sur le roi blanc.33.g4?n’était pas très bon, mais les blancs craignaient la poussée g4 par les noirs.
33.Qe2Qg734.Kh1g4
33…fxg3La position blanche s’ouvre.34.Bxg3Bh335.Rf2h536.Rfd2h437.Bf2Rf8L’initiative est clairement dans le camp des noirs. L’avantage positionnel aussi. Les blancs n’ont aucune pièce qui n’a traversé la moitié de l’échiquier.38.Rd3Rf439.Kh1Kh740.Rg1Bd841.Qe2Qf742.Qd1Qh543.Be3Coup tactique avec l’idée dxe3, Rxe8 mais cela n’a pas marché.
43.Qe2g4−+
43…Qxf3+
43…dxe344.Rxd8
44.Qxf3Rxf3Et le B blanc se retrouve cloué. Quand on est dans une mauvaise position, on subit les tactiques adverses.45.Bxg5Rxd346.Bxd8Re347.Bb6Rxe448.Bxc5Re249.Rd1Bg450.h3Bxh351.b4Bf552.Bd6d353.bxa5h3La menace Be4+ Rg1 suivi de h2+ Rf1 et h1Q# ou h1R# est trop forte. Abandon.0–1