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Le Quiz

D’où vient l’expression échec et mat :

1. du sanskrit संस्कृतम् : le roi est décapité ?
2. du persan شاه مات  : le roi est étonné ?
3. de l’arabe الشاه مات  : le roi est mort ?

Bravo à celui qui a trouvé la réponse précise : «le roi est étonné » ! Un point tout de même, car la réponse majoritaire n’est pas fausse.

L’expression n’a pas toujours été employée. Elle apparut au cours de l’évolution des règles. Dans les versions originales du jeu pratiquées en Inde, le Roi pouvait être capturé comme toute autre pièce. Les Perses, trouvant cette manière de terminer le jeu peu élégante, développèrent la notion de mise en échec. Le Roi devenant intouchable, il fallait le menacer sans jamais pouvoir le prendre.

Étymologiquement, échec et mat vient vraisemblablement de l’arabe الشاه مات (aš-šāh māta), « le roi est mort », traduction erronée du persan شاه مات (šâh mât), « le roi est étonné » ou « surpris », avec le sens militaire d’être pris en embuscade ou d’« être confondu » ou de شاه ماند (šâh mând), « le roi resta », avec le sens d’« être abandonné ». Mat est le terme persan pour dire vaincu, impuissant ou paralysé. Des millions de joueurs pensent que « échec et mat » vient de l’expression arabe  al cheikh mat, le roi est mort. Mais le roi, la seule pièce à ne pas être trucidé sur l’échiquier, doit abdiquer, la partie perdue, vaincu semble donc avoir beaucoup plus de sens à ce sujet.


Notre ami Ali, à l’œil persan, précise : « Le sanskrit n’est pas une langue, mais une catégorie de langues, comme par exemple le Français, l’Allemand ou le Perse qui ont pour origine une catégorie qui est indo-européenne. L’arabe est d’origine sanskrit qui est effectivement une catégorie de langues et non pas une langue. »

Cependant, vérification faite dans le Dictionnaire de l’Académie française :

SANSCRIT, SANSCRITE (le deuxième s se fait entendre) nom et adjectif
XVIIe siècle. Emprunté du sanscrit samskr(i)ta, « parfait », c’est-à-dire respectant toutes les règles de la grammaire.
N. m. Langue indo-européenne parlée en Inde depuis le deuxième millénaire avant notre ère et progressivement réservée aux seuls lettrés. Le sanscrit était la langue sacrée des brahmanes. La grammaire du sanscrit se caractérise par une syntaxe simple et par une abondance de règles morphologiques et phonétiques. Le « Mahabharata » est un long poème épique en sanscrit.

Le Quiz

En 1858, Morphy rencontre Paulsen, bien connu pour être un joueur particulièrement lent à prendre ses décisions. Mais, au cours de ce match, cela dépasse les limites du tolérable ; il est assis depuis cinq heures à réfléchir à la position. Paul Morphy, habituellement le modèle de la courtoisie devant l’échiquier, explose :
Mais pourquoi donc ne jouez-vous pas ?
À quoi l’ineffable Paulsen répond paisiblement :
Ah, c’est à moi de jouer ?

À l’origine, les parties d’Échecs se déroulaient sans limites de temps. Des joueurs prenaient un temps de réflexion excessif, soit parce que cela était conforme à leur tempérament, soit parce que face à une situation compromise, ils ne se résignaient ni à jouer, ni à abandonner. On raconte que Paul Morphy fondit en larmes, exaspéré par le temps que prenait son adversaire.

De quand date l’utilisation de la première pendule : 1862, 1876 ou 1894 ?

Seulement deux bonnes réponses : 1862 !

Pendant des siècles, joueurs et spectateurs se sont plaints de la durée excessive des parties d’échecs. Lorsqu’une limite de temps fut établie, des pendules furent inventées. Les premiers signes de changement n’apparurent que vers le milieu du XIXe siècle. Jusqu’alors, les joueurs de tournois appréciaient le jeu illimité. En 1834, lors de plusieurs matchs célèbres entre Louis de La Bourdonnais et Alexander McDonnell, le temps n’était, semble-t-il, pas un problème. Les parties duraient de longues, longues heures, mais la durée exacte de chaque coup n’a pas été enregistrée. Walker chronométra La Bourdonnais, cinquante-cinq minutes pour un seul coup, mais a ensuite dit que « McDonnell a été incomparablement plus lent ». En 1843, plusieurs spectateurs impartiaux décrivent un match entre Howard Staunton et Pierre St-Amant comme un test d’endurance physique : la partie de 66 coups dura 14 heures et demie. Ces sortes de prolongements sans but et les tentatives délibérées d’user l’adversaire étaient monnaie courante à l’époque, et une partie moyenne pouvait durer neuf heures.

Après le tout premier tournoi mondial de Londres en 1851, un torrent de critiques fustigea la lenteur incroyable des parties. A. Cantab écrit en 1952 : « que chaque joueur ait un sablier de trois heures et qu’un ami le fasse basculer ». Proposition soutenue par Howard Staunton et d’autres joueurs de premier plan. Une autre proposition, du maître allemand, le Baron von der Lasa, était d’utiliser deux montres et noter le temps employé pour les coups de chaque adversaire. Ce calcul était populaire en Europe parce que le sablier s’était révélé problématique. Température et humidité avaient des effets sur le sable et sur la précision d’un endroit à autre ou d’un match à  l’autre. En outre, un joueur énervé pouvait se tromper de sablier et tout fausser. Un dispositif de chronométrage mécanique apparaît enfin et une autre étape est franchie en 1867, lorsque le Tournoi International de Paris inflige une amende de 5 francs pour un dépassement de quinze minutes au-delà de la limite du temps réglementaire de dix coups par heure. En 1883, un dispositif de chronométrage mécanique fut inventé, à la grande joie de la communauté échiquéenne. Cette horloge tumbling fait ses débuts à Londres la même année, invention de Thomas Bright Wilson de Manchester. Elle se composait de deux pendules identiques fixés sur les extrémités opposées d’une balance. Quand un joueur a terminé son coup, il bouge son horloge dans une position qui arrête sa pendule et déclenche celle de l’adversaire.

Le tumbling-clock fut fabriqué par Fattorini & Sons de Bradford, en Angleterre. L’avènement du temps limité transforma un jeu d’échecs en un sport et ajouta un élément de pression et fut également un facteur important pour rendre les matches plus spectaculaires. Les Échecs furent le premier jeu dans lequel le recours systématique à la pendule s’est imposé à tous les niveaux de la compétition. La pendule apparut lors du deuxième tournoi international de Londres en 1862, formule qui fut confirmée lors du match Adolf Anderssen contre Wilhelm Steinitz en 1866, puis lors du tournoi de Paris en 1876. C’est en 1894, au tournoi de Leipzig, que fut adoptée la double pendule avec couplage mécanique. Mais pendant longtemps, les joueurs hésitèrent à exiger une victoire en raison du temps seul.

Le Quiz

Le rukh persan en route vers l’occident, où après bien des aventures, il deviendra notre tour. Iran, Nishapur, IX – XII e siècle – Metropolitan Museum de New-York.

Depuis son origine indienne, notre tour a subit bien des tribulations, se métamorphosant au cours de son voyage vers l’Occident chrétien, gardant toujours une importante force symbolique, mais connaissant des fortunes diverses. En arrivant en Perse, elle devient le rukh, ce rapace fabuleux de la mythologie iranienne, capable de capturer un éléphant dans ses griffes. Il s’est d’abord maintenu tel quel, puis se transforme en différents animaux et d’autres avatars pour arriver à notre tour moderne.

Parmi toutes ses transformations, que n’a-t-elle jamais été :
un chariot, un messager ou une sentinelle  ?

Trois sentinelles (warders) des pièces de Lewis, XII e siècle – British Museum

Quatre mauvaises réponses sur sept. Trois pour le messager, la bonne réponse. Placé aux extrémités de l’échiquier, le charriot de guerre indien devient naturellement le guetteur de l’ost féodal dans les pays scandinaves. Trois des douze warders des pièces de l’Île de Lewis, dont l’un sous l’aspect d’un berserker¹, au regard fou et mordant son bouclier dans une rage de combat. Célèbre dans la mythologie nordique, ils étaient décrits comme des guerriers incontrôlables, combattant férocement, le plus souvent nus ou à peine vêtus, dans un état de transe, ne ressentant pas la douleur et inspirant la crainte à leurs adversaires. Ces caractéristiques ont donné au berserker une réputation surhumaine.

La tour moderne est arrivée que tardivement sur l’échiquier, s’y installant définitivement que vers le XVe. La char arabe rukh fut traduit en latin par rochus, puis roc en français, se calquant sur le mot italien rocca, désignant une forteresse. « Comment la tour s’est-elle imposée ? Sans doute grâce à l’esthétique stylisée des pièces arabes et persanes. Ainsi, les deux pointes profilées en arc de cercle du rukh arabo-persan ont-elles été considérées comme une tour crénelée. Enfin l’anglicisme rook signifiant château, elle prend rapidement la forme d’une tour outre-Manche. Les quatre tours d’angle sont adoptées au XIVe siècle, symboles à la fois du donjon féodal et du mur d’enceinte de la villeneuve  médiévale.² »

Le messager est une pièce d’une variante des échecs, apparut vers 1200, où chaque joueur dirigeait 24 pièces. Les messagers furent la réelle nouveauté de ce jeu et lui donnèrent d’ailleurs son nom, préfigurant les Fous modernes. Ils se déplaçaient sur toutes les cases vides de toutes les diagonales, l’un de cases blanches, l’autre de cases noires. Les joueurs de l’époque n’étaient point accoutumés à visualiser les diagonales dans toute leur longueur et croyaient que cette pièce surprenante dépassait en force la Tour et donnèrent ainsi le nom de ce messager à ce jeu.

¹ Le berserker (en vieux norrois berserkr, pluriel berserkir) désigne un guerrier fauve qui entre dans une fureur sacrée berserksgangr, « marche, allure du guerrier fauve », le rendant surpuissant et capable des plus invraisemblables exploits. « Berserk » pourrait signifier « peau d’ours » (du vieux norrois ber särk : « chemise [en peau] d’ours »).
² Le jeu d’échecs, Bnf.

Vous pourrez retrouver l’ensemble des questions dans la rubrique Le Quiz de l’onglet Apprendre du menu supérieur.

Le Quiz

La relation semble étroite entre le monde des Échecs et celui de la philatélie. La personnalité du philatéliste se rapproche de celle du joueur. Les ressorts psychologiques du collectionneur n’ont que rarement fait l’objet d’analyses, néanmoins, le psychologue Henri Codet leur a consacré une thèse. Il recense quatre caractéristiques psychologiques du collectionneur où le joueur d’Échecs peut se retrouver : le désir de possession, le besoin d’activité spontanée, l’entraînement à se surpasser et la tendance à classer. Ils partagent également le côté obsessif de leurs passions, la vigilance permanente (l’attention du collectionneur semble toujours en alerte pour découvrir de nouveaux objets), l’acquisition des connaissances (pour choisir le bon objet), une bonne mémoire (pour se souvenir des caractéristiques de chacun de ses objets). Autre point commun, le collectionneur se déprime souvent quand il achève sa collection, comme beaucoup de nos génies échiquéens entrent dans des troubles psychiques quand ils cessent de jouer. Et enfin, de nombreux joueurs sont de fervents collectionneurs.

Quel grand joueur est un fervent philatéliste : Mikhaïl Tal, Victor Korchnoï ou Anatoly Karpov ?

7 bonnes réponses

Karpov est un philatéliste renommé et détiendrait la collection complète  de timbres sur le thème des Échecs. Il commence par amasser plus de 30 000 pin’s avant de s’intéresser aux timbres et notamment aux timbres commémorant les 40 ans de l’Armée Rouge Soviétique. Spécialiste de la Belgique, il possédait la deuxième plus riche collection au monde. Elle fut vendue le 8 décembre 2011  et rapporta la coquette somme de 2 532 000 €.

Il apparaît sur plus de 200 de ces timbres. Certains, d’ailleurs, ne lui plaisent pas du tout. « En Corée du Nord, avoue-t-il, ils imprimèrent un timbre pour célébrer mon match contre Korchnoi. Viktor Lvovich et moi, nous y apparaissons comme des Coréens. Certains timbres africains sont également spéciaux : le grand maître brésilien Henrique Mecking apparaît… comme un noir et moi comme un mulâtre ! » Anatoly devrait savoir que les Échecs n’ont point de frontières.

Le Quiz

De quand date le premier timbre émis sur les échecs : 1924, 1947 ou 1952 ?

Ce timbre est le premier timbre d’échecs. Il s’agit de l’un des cinq timbres émis pour commémorer les Jeux des Balkans de 1947, organisés en Bulgarie. Les échecs étaient l’un des sports représentés sur les timbres commémoratifs. Les quatre autres timbres représentaient les courses de vélos, le basket-ball, le football et les drapeaux des nations participantes (Bulgarie, Hongrie, Roumanie et Yougoslavie). La Hongrie  remporta le concours d’échecs avec une équipe composée de Bakonyi, Benko, Barcza, Florian, Furster, Gereban, Szabo et Szny.

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Le Quiz

Qui, de ces trois célébrités, n’est pas connu comme joueur  d’échecs :
John Wayne, Fidel Castro ou Charles de Gaulle ?

7 bonnes réponses sur 10

Sans doute, le Grand Charles savait-il jouer, mais je n’ai pas retrouvé sur la toile un quelconque intérêt pour les échecs.

J’aurais pensé que vous auriez été plus nombreux à choisir John Wayne. L’image de l’acteur est souvent celle du rustaud sympathique et quelque peu brutal, débarrassant l’Amérique de ses vilains indiens, modèle du mâle américain. John Wayne était, en fait, un homme plus complexe qu’il n’y paraissait en surface. Ce fut plutôt un bon élève au collège, imbattable au bridge avec une grande capacité à compter les cartes et il termina ses études 45e de sa promotion de deux cents. Les avis diffèrent sur la qualité du jeu de John Wayne. Pour certains, John était très bon, capable de battre des joueurs expérimentés comme le réalisateur Josef von Sternberg qui devenait « livide » quand il perdait contre le Duke. Mais si notre géant de l’Ouest était si fort, pourquoi trichait-il, rapporte Robert Mitchum. Wayne avait des mains énormes qui lui permettaient de faire glisser avec adresse une pièce sur une autre case quand il jouait un nouveau coup. Quand Mitchum trouva le courage de lui dire qu’il trichait, Wayne répondit : « Je me demandais quand tu allais dire quelque chose. Replaçons les pièces et faisons une nouvelle partie ». Aucune de ses parties ne fut conservée pour nous permettre de juger. Il semble qu’il fût un joueur moyen, mais passionné, proposant une partie sur les tournages dès qu’il en avait l’occasion et demandant aux metteurs en scène d’insérer une petite scène clin d’œil à sa passion.

« C’était un très bon joueur d’Échecs, raconte Robet Mitchum. À une occasion, j’observais une partie, je ne sais plus avec qui il jouait, mais il chiquait du tabac à l’époque. Il y avait donc là un crachoir, mais il était si impliqué dans le jeu qu’il se tourne de côté sans quitter l’échiquier des yeux et crache. J’ai dit :
— Oh merde, Duke ! brisant sa concentration.
— Qu’est-ce que c’est votre problème, M’sieur ?
— Bon Dieu, Duke , vous avez craché sur ma botte !
Eh bien, il pensait que c’était sans doute la chose la plus drôle qui soit jamais arrivé. Et il riait, riait. Je ne sais pas ce qu’il a trouvé si plein d’humour, mais il riait, riait… »

Bobby Fischer vs Fidel Castro, en 1966 – Flickr

Quant à Fidel Castro, on l’a vu, toute au long de sa vie, poser devant des échiquiers. Voici une de ces parties contre Filiberto Terrazas, une personnalité politique bien connue au Mexique.

Le Quiz

En 1918, arrêté à Odessa par la Tchéka, il est condamné à être fusillé. Le peloton d’exécution est aligné, l’officier vérifie la liste des détenus et, en remarquant le nom, demande s’il est bien le Grand Maître. Il répond par l’affirmative, mais l’agent sceptique lui propose une partie. S’il perd ou fait partie nulle, il sera abattu. Il remporte avec aisance. Ayant littéralement gagné sa liberté, il prend rapidement la fuite sur un navire britannique et s’installe à Paris. Grand financier, il ne se consacra pas entièrement aux Échecs. La légende dit qu’il fit trois fois fortune et fut autant de fois ruiné par les événements de l’Histoire : la révolution bolchevique de 1917, la grande dépression de 1929 et l’arrivée des nazis en France en 1940.

Qui est-ce : Alexander Alekhine,  Ossip Bernstein ou  Efim Bogoljubov ?

Égalité bonnes et mauvaises réponses : 1/2 point !

D’aucuns trouveront peut-être ces questions difficiles, mais le but de ce quiz est de vous faire découvrir les mille et une anecdotes qui émaillent l’histoire de notre jeu. Connaissiez-vous celle-ci ? Mais un peu de déduction permettait de trouver la bonne réponse. Bogo n’a jamais vécu en France, Alekhine a consacré sa vie au Échecs. Ne restait donc que Bernstein.

Né au temps de la Russie impériale dans une famille juive, Ossip Bernstein grandit dans le climat antisémite de la Russie pré-révolutionnaire. Docteur en droit de l’université d’Heidelberg en 1906, il devint avocat spécialisé en questions financières. Chaque joueur d’Échecs, tant soit peu passionné, met symboliquement sa vie en jeu dans chacune de ses parties. Mais là, Chapeau ! Quels nerfs ! C’est vrai que pour nous autres, les petits joueurs, certaines de nos parties mériteraient bien le peloton d’exécution ! Nous n’avons malheureusement pas conservé cette partie historique, mais en voici une jouée la même année. Heureusement pour Ossip, l’officier n’avait pas le talent de son adversaire Alekhine.

Quant à Alekhine, après la guerre et la Révolution russe, il est arrêté une première fois par la Tchéka et échappe par chance au peloton d’exécution. Selon la légende, en prison, il aurait joué une partie contre Léon Trotski lui-même, qui était un très bon joueur d’échecs. Il quitte la Russie soviétique pour l’Ukraine, mais revient à Moscou, où il obtient un poste de traducteur. Le 21 février 1921, il est arrêté une seconde fois par la Tcheka, mais réussit à persuader la police qu’il est innocent des charges qu’on lui reproche. En mai 1921, à l’occasion de son mariage, il obtient l’autorisation d’un voyage en Lettonie et quitte définitivement la Russie, d’abord pour Berlin et il s’installe en France en janvier 1922. Par la suite, il refusera toujours de revenir en Union soviétique.

Lors du déclenchement de la Première Guerre, Bogoljubov disputait le dix-neuvième congrès allemand à Manheim et il fut interné comme dix autres joueurs russes. Après la guerre, Bogo devait peu apprécier les soviets, car il resta à Triberg en Forêt Noire, épousant une allemande et passant le reste de sa vie en Allemagne.

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Quand fut créée la FFE : 1914, 1921 ou 1935 ?

Après plusieurs tentatives avortées, dont une en 1914 en raison de la guerre, la Fédération Française d’Échecs voit officiellement le jour le 19 mars 1921, dans une brasserie parisienne. Henri Delaire, directeur de la revue La Stratégie, en devient le premier président. Il abandonne vite ses fonctions pour être remplacé en 1922 par Fernand Gavarry, ancien ministre de la République et directeur des Affaires Étrangères. « Le but de notre Fédération, écrivait-il, est de tenter modestement et dans la mesure de ses ressources exiguës, de grouper les cercles d’échecs et les joueurs isolés, et de créer un organe central pour relier entre eux tous les éléments échiquéens de France et de ses colonies. Aidez nous en vous affiliant ! »

Dans ce style inimitable des années d’avant-guerre, en avril 1923, Gaston Legrain, le secrétaire administratif, en fait cette description : « La FFE vient d’atteindre sa 3e année d’existence. Notre enfant est venu au monde un peu souffreteux, parmi l’indifférence générale. Nous avons un instant craint pour ses jours. Cependant, grâce aux soins dévoués dont il a été entouré, le voilà aujourd’hui sain et sauf. Il est sorti du maillot, se tient sur ses jambes, élève la voix et dit papa très gentiment en tendant les bras vers MM. Delaire et Gavarry. Nous comptons sur ses nombreux parents pour lui fournir des joyaux en abondance et lui garnir son trousseau. Du reste, les amateurs et les cercles s’empressent autour de son berceau et l’alimentent si bien de leur cotisation que, sans être comparable à son cousin, le gros gaillard anglais, il prend de la chair et commence à s’arrondir. »

Elle fut agréée par le ministère de l’Éducation nationale en 1952 et reconnue fédération sportive par le ministère chargé des Sports par arrêté du 19 janvier 2000.

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Le Quiz

Quelle est l’origine du mot « échecs » :
du persan shah (roi), du mot anglais check ou simplement du terme français échec ( ne pas réussir) ?

Rois en ivoire, IXe-XIIe sicècle, découverts à Nishapur, Iran – Metropolitan Museum, New-York

Bavo ! 100 % de réussite sur le 15 réponses ! Le nom même d’échecs vient de shah (prononcé « scac »), titre porté par les rois de Perse, qui donnera scacum en latin, puis scacco en italien. Pour prononcer la diphtongue, certaines langues ajoutèrent un « e » : eschac en Catalogne, escaque en Castille et eschec en français. Le mot est né ! Le cri du joueur victorieux, al-shah-mat (le roi est mort) qu’il faut prononcer « al scacmat », devint notre échec et mat.

Le Quiz

Le Bb7 menace la R blanche. Peut-on roquer quand la tour est attaquée ?

Voilà qui va remonter votre performance : 16 bonnes réponses !

Que celui qui a répondu « non », ne se sente point trop honteux, il  a un illustre prédécesseur : on pourrait imaginer, qu’au niveau d’un championnat du monde, les joueurs connaissent la règle du jeu. Imaginez l’émotion de l’arbitre O’Kelly au cours de la rencontre Korchnoi – Karpov à Moscou en 1974, lorsque Korchnoi, feignant l’indifférent, lui posa cette question de débutant :

Peut-on roquer quand la Tour est attaquée ?
Oui, répond l’arbitre étonné.
Cela ne m’était jamais arrivé auparavant, explique Korchnoi, penaud.

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