Maxcellend se remémorequelques souvenirs : “Précédemment, Bernard Pellaton évoqua le Championnat de France interligue. Cette compétition se déroulait dans les années 70 et 80. Constituée de 4 groupes géographiques, les vainqueurs de chaque section se retrouvaient pour disputer le titre. À deux reprises, en 1975 et 1976, la Franche-Comté se retrouva en phase finale. Les matchs se déroulaient sur 14 échiquiers. Affrontement intéressant, car il permettait de regrouper des joueurs de différents clubs comtois pour défendre les couleurs de la ligue.
Voici deux parties jouées dans le cadre de cette compétition, la première du 12 décembre 1971, à Beaulieu, lors de la rencontre Alsace – Franche-Comté, gagnée par l’Alsace 8 à 6. Quatre mois auparavant, en août 1971, Letzelter avait remporté son 2e titre de champion de France, à Mérignac :
La deuxième de 14 décembre 1975, lors de la rencontre Centre – Franche-Comté contre Barrat joueur de Clermont-Ferrand” . Les commentaires sont de Stockfish 5 :
L’archiviste de la Tour, Prends Garde a omis de noter la date de cette coupure de presse, sans doute 1983. Vous pouvez y reconnaître Maurice Thuriet, conseiller à la cour d’Appel, historien à ses heures et auteur de l’article Une société bisontine centenaire et président de notre cercle de 1960 à ? Peut-être Philippe Guyot, tout jeunot au premier plan, pourra-t-il nous apporter quelques précisions. Vous aurez reconnu, en arrière-plan, le visage juvénile et rondouillard de notre ami ChessShadow, alias Jean-Robert Vesin.
En réponse à cet article, Jean Robert nous écrit :
“Bonjour à tous,
J’ai retrouvé cet exemplaire du Bulletin de l’Équipe de Ligue qui donne des informations sur cette période (fin 1983/début 1984) et où en page 11, vous trouverez la partie que j’avais gagnée et commentée contre notre ami Bernard lors du championnat de Besançon (que j’avais remporté également). Pour l’anecdote, Bernard, à l’époque, avait eu du mal à digérer cette partie, m’avouant qu’on ne l’avait jamais traité ainsi… Il est vrai qu’avec les Noirs, j’avais extirpé le Roi Blanc de son roque pour l’emmener se faire mater en h7… Amicalement.”
Samedi dernier, les joueurs de la Tour Prends Garde, cercle d’Échecs de Besançon, ont eu l’occasion de se mesurer aux derniers ordinateurs actuellement commercialisés et prêtés par le magasin de jouets “La Joueterie” du square Saint-Amour.
Le président du club, Robert Poly, le secrétaire Gilles Kummer, le trésorier Jean-Robert Vesin et l’arbitre du championnat de Besançon, J.-C. Basaille, ont soumis les appareils à rude épreuve en leur proposant des situations très compliquées, des positions à sacrifice et un certain nombre de coups raffinés qu’ils réservent habituellement à leurs adversaires les plus coriaces. Mais les ordinateurs ont su éviter la plupart des pièges et se sont montrés supérieurs à ceux que le club avait testés il y a huit mois. Les progrès sont très nets. Les meilleurs appareils savent maintenant résister aux propositions de gain de matériel pour analyser plus profondément les positions. S’ils ne battent pas les plus forts joueurs bisontins (il faut dire que ce n’est pas facile, vu le niveau particulièrement élevé des joueurs du club T.P.G.), ils peuvent représenter des partenaires très intéressants pour les joueurs qui font leurs premières armes en compétition. Et avoir un adversaire toujours disponible, c’est tout de même intéressant !
De l’avis unanime des joueurs opposés aux ordinateurs, le plus intéressant s’est révélé être le Chess Challenger 7 qui a d’ailleurs été officiellement homologué par la Fédération française des échecs. D’un prix inférieur de moitié à ses ancêtres, il a, par ailleurs, acquis une rapidité de réflexion qui le rend beaucoup plus agréable comme partenaire.
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Une nouvelle série de photographies intitulée Échecs le soir à la Maison pour Tous de la Grette, puisée dans Mémoire Vive, le fond numérisé de Besançon. Je crois y reconnaître le Chess Challenger 7, mon tout premier échiquier électronique, achetez dans les années 75. Lire la suite…
Non point le championnat de France, comme le titre l’Est Républicain, mais « une ronde groupée du Top 16 en 1993, la compétition la plus prestigieuse que nous ayons organisé », précise fièrement notre président.
« Nous avions comme prévu, évoque Alain, perdu sèchement ce match contre Belfort 7 ½ à 1 ½, car à cette époque il y avait 9 échiquiers. Je me rappelle surtout l’analyse post mortem au cours de laquelle avec sa cordialité habituelle Spasski avait pendant 15 minutes débitées à cent à l’heure des dizaines de variantes à mon avantage. En fait en jouant au 21e coup Bxe3, j’étais a priori mieux, mais c’était terriblement dur à trouver ».
Le Cercle d’Échecs de Besançon
par Maurice Thuriet, ancien Président de la TPG.
Il est vraisemblable que, dès avant 1870, existait à Besançon une société d’échecs, dont le président, n’était autre que l’artiste peintre Charles-Jules-Nestor Bavoux, l’un des fondateurs de l’école des Beaux-Arts de Besançon avec Becquet et Giacomoto qui se réunissaient au Berg-Op-Zum, un café disparu du Faubourg Rivotte.
Des recherches faites tant à la Préfecture qu’a la bibliothèque n’ont pas permis d’en retrouver la trace. Il est vrai que la loi de 1901 sur les associations n’existait pas encore et qu’aucune déclaration n’était à faire pour avoir une existence légale.
Quoiqu’il en soit, le nom de Bavoux apparaît pour la première fois officiellement dans la grande revue spécialisée de l’époque La Statégie à l’occasion de la formation au mois de juillet 1874 d’une « association française de joueurs d’échecs », dont le siège devait être naturellement à Paris. Ce n’est que 10 ans plus tard que Bavoux fait à nouveau parler de lui en organisant un tournoi national par correspondance, annoncé comme suit :
« Les amateurs d’échecs sont et seront reconnaissants à M. le Président de la République de la généreuse protection qu’il veut bien accorder aux échecs. Trois tournois nationaux ont déjà lieu à Paris sous son bienveillant patronage, mais comme les amateurs de province n’ont pu prendre part à ces luttes à cause du long séjour qu’ils auraient dû faire, M. Jules Grevy, sur la prière de M. Bavoux, Président honoraire de la Société des Échecs de Besançon, a bien voulu offrir un vase vénitien provenant de la manufacture de Sèvres, pour premier prix d’un tournoi d’échecs par correspondance entre les amateurs des départements français et algériens ». Le tournoi débuta le 1er avril 1885 avec 14 concurrents. Il dura 2 ans et 9 mois. Bavoux devait gagner toutes les parties jouées, mais son décès survint avant que la coupe ne puisse lui être remise.
Cette société des échecs était au dire des vieux Bisontins qui l’ont connue, notamment le bouquiniste Carriage, un cercle assez fermé dont il était de bon ton de faire partie et dont le nombre de membres ne devait pas dépasser 100 ! On attendait pour y entrer ! On est hélas bien loin de ce nombre dans les cercles de province. Le Cercle tenait ses assises au café Selier (Palais de la Bière), dans une salle particulière, mais après la Grande Guerre, il dut émigrer au Helder, un café de Grandvelle qui se trouvait à l’angle de la rue Mégevand et de la Préfecture, sans doute l’ancien « corps de garde » décrit par Gaston Coindre et qui fut rasé en 1925. C’est alors que les membres se dispersèrent plus ou moins, quelques-uns se retrouvant à la brasserie Granvelle.
C’est la qu’à son arrivée à Besançon en 1927, M. Picard, qui avait été initié aux échecs à l’âge de 13 ans par une jeune fille anglaise, alors qu’il faisait un séjour pour apprendre la langue de Shakespeare retrouva MM. Zani, Poincenot, le Commandant Guilleminot et quelques autres. Après avoir reconstitué légalement le Cercle d’échecs de Besançon, M. Picard fonda celui de Dijon, puis de Montbéliard, Pontarlier, Baume-les-Dames et d’autres encore ; il aida le Cercle des usines Peugeot à ses débuts et donna des cours dans les établissements scolaires ou des cercles très importants naquirent — le lycée d’Horlogerie dépasse même une année les 100 joueurs — il édita sous le titre « La Tour Prends Garde » un bulletin de liaison pour lequel il eut des abonnés jusqu’en Australie. C’est du fait de ce bulletin que le Cercle d’échecs de Besançon est couramment dénommé la « Tour Prends Garde ».
Avec le développement de la ville après la guerre, le Cercle, qui avait atteint un effectif de 61, éprouva le besoin de créer des sections au café de la Perle à St-Ferjeux. Cette dernière devait prendre assez vite son indépendance et devenir successivement « L’Échiquier Populaire Bisontin », puis « L’Échiquier Bisontin » et enfin « Le Roi Blanc Bisontin ».
M. Picard, Président du Cercle, organisa du 2 au 11 septembre 1949, le 24e Championnat de France à la Brasserie Grandvelle, sous la présidence d’honneur d’André Morice, Secrétaire d’État à l’Enseignement technique à la jeunesse et aux sports. Le Comité de patronage comprenait : le Marquis de Moustier, Président du conseil Général, MM. Ottaviani, Préfet du Doubs, Doucet, Recteur de l’Université, Bugnet, Maire de Besançon, Falque, Président du Syndicat d’Initiative, Pierre Biscaye, Président de la Fédération Française, Bermant, Vice-Président de la Fédération Internationale.
Le jeune espoir des échecs français Claude Hugot, 20 ans, membre du club parisien Caissa, remporta le titre. Fatigué par le tournoi d’été du club Caissa où il avait terminé deuxième à un demi-point de Tartakover, il avait pourtant commencé le championnat de manière catastrophique par deux défaites. Il aligna ensuite les victoires pour coiffer Boutteville sur le fil en gagnant brillamment. Partie qui lui valut en plus du titre, le premier prix de beauté.
En 1960, après 32 ans d’exercice, M. Picard passait la présidence à M. Thuriet, conseiller à la cour d’Appel. Dès 1961, celui-ci décidait d’organiser un championnat individuel de Besançon. Ce premier championnat eut lieu sur novembre et décembre et réunit 72 participants avec les scolaires des lycées Victor Hugo et d’horlogerie, malgré l’abstention du Roi Blanc Bisontin. Doté de deux coupes offertes par les Monts-Juras et La Hutte, et de plus de 1000 F de prix, il fut gagné par Wagschal, 2e Vautrain, puis Berthelot et Cuche.
Le championnat de 1963 comporta un tournoi exclusivement féminin qui ne réunit que 3 participantes : Mlles Malkassian, Thuriet et Vigneron, bien que les joueuses connues soient alors fort nombreuses.
Maxcellend Coulon raconte : « Une séance de parties simultanées à Châtillon-le-Duc, le dimanche 15 novembre 1981, dans la salle de l’AC 2000, affrontant 23 adversaires, dont un à l’aveugle, avec un score de 100 % de victoires. Maurice Roy avait créé ce club d’Échecs à Châtillon, un an auparavant.
À sa demande, j’étais allé lui donner un coup de main pour développer le club. Pendant 2 ans, j’ai fait, bénévolement, de l’animation : cours théoriques, analyse de parties… Philippe Guyot venait parfois y assister. J’ai adhéré à la TPG, au début des années 80 ; auparavant j’étais à l’échiquier lédonien, jusqu’en 1970, puis au roi blanc bisontin, avec la déclinaison des Indépendants. Je connaissais beaucoup de joueurs de la TPG, puisque je participais à certaines de leurs compétitions. En 1962, j’avais été invité à disputer le championnat de Besançon, dans le groupe principal ».
Dites le mec à lunette et petite moustache debout à droite, ça ne serait pas… ?
« Skorup et Coulon étaient les deux meilleurs joueurs de la ligue, poursuit Bernard Pellaton. Ils avaient dans les années 1970/1980 probablement le niveau de maîtres. Il faut savoir aussi qu’à l’époque Max Coulon n’adhérait pas à la TPG mais au Roi Blanc Bisontin et qu’ensuite, avec quelques amis, il créa les Indépendants afin de pouvoir jouer le championnat de Franche-Comté par équipe. Les différentes compétitions par équipe (Top 12, NI, II, NIII…) n’existaient pas alors et les seules possibilités de jouer en équipe à l’extérieur de la ligue étaient la Coupe de France et les compétitions inter-ligues.
Il m’est arrivé de jouer quelques fois avec l’équipe de la ligue de Franche-Comté qui comprenait une sélection des 12 meilleurs joueurs de la région et de deux jeunes. Compétititon intéressante et fort sympathique qui permettait de mieux connaître les joueurs régionaux ».
Mais qui est ce beau jeune homme hésitant et chevelu face à Scorup, personnage marginal et haut en couleur de ces années soixante-dix dont nos anciens vous parleront bientôt ?
Ce beau jeune homme indécis, vous l’aurez sans doute reconnu, est bien notre Bernard Pellaton hirsute : « Mon adversaire, se souvient-il, est Skorup, de loin le meilleur joueur de la TPG dans ces années 70-80. Il se partageait avec Maxellend Coulon la tête de la ligue avec probablement un niveau de Maître. Pour en revenir à la photo, peut-être s’agit-il d’une compétition se déroulant à la Brasserie Granvelle. Nous y jouions des parties à handicap pour le plus fort joueur. Skorup, de nationalité yougoslave, jouait les noirs et avait commencé la partie sans le pion f7. Cela n’avait rien changé au résultat. Il m’avait massacré ! »
Skorup était un personnage atypique. Plongeur à la Brasserie Granvelle, parlant assez mal le français, il essayait d’améliorer son existence quotidienne avec les échecs en proposant des blitzs (avec un petit enjeu financier) aux amateurs. Il était aussi obnubilé par son rang échiquéen et demandait très souvent aux petits amateurs comme moi : « Qui est plus fort ? Coulon ou moi ? »
La Tour, Prends Garde ! commence à devenir une très vielle dame, puisqu’elle fêtera son centenaire en 1929. Un bel âge, donc, avec bien des souvenirs à raconter. En voici quelques-uns, piochés au hasard de nos archives. Si vous êtes en possession de tout document concernant notre club, confiez-les-moi, au moins pendant quelques jours, si vous ne voulez pas vous en dessaisir. Par avance merci. Vous pourrez retrouver tous ces souvenirs sur la nouvelle page Autrefois(bandeau supérieur, menu Le Club)
Apparemment notre Sergio était à l’honneur en cette année 1979. Le voici, recevant un prix de la Fédération et une coupe des mains de Jean-Christophe Basaille, accompagné du sourire débonnaire et moustachu du président de la TPG d’alors, Robert Poly.
Trouver une salle est toujours problématique pour un club et, pendant des années, les joueurs d’Échecs bisontins se réunirent à la Brasserie Brelin, située Square Saint-Amour. Voici quelques photos découvertes sur Mémoire Vive, patrimoine numérisé de Besançon.
Bernard Pellaton se souvient : « Sur la photo, on distingue très clairement François Cordier et Robert Poly. Cette photo me paraît assez ancienne, les années 1970 sans doute. François Cordier, à ma connaissance, ne joue plus aujourd’hui, mais il fut un fort joueur avec un élo de plus de 2000 et très fin tacticien. Robert Poly jouait à un niveau de 1900 élo, mais il s’était surtout construit une réputation de dirigeant à la fois rigoureux et parfois un peu folklorique notamment dans ses luttes contre… Jean Paul Touzé. Je me souviens d’une AG de la Ligue dans les années 1980, présidée par Robert Poly. Il était arrivé avec un avocat et Touzé, lui, était accompagné d’un huissier prenant note des interventions des participants selon les humeurs et désirs du président de Belfort Échecs. Robert Poly est malheureusement décédé en 1993 et je ne sais pas trop ce qu’est devenu François Cordier ».
Club d'Échecs de Besançon : initiation, cours jeunes et adultes, loisirs et compétions individuelles, par équipes, en ligne, etc.