Danic Skorup faisait partie d’un contingent de joueurs yougoslaves, qui avaient débarqué à la TPG, au milieu des années 60. Il ne payait pas de mine avec ses cheveux en bataille, son visage mal rasé, le mégot au coin des lèvres et son grand manteau en poils qui lui battait les jambes. Il en allait différemment sur l’échiquier où il a bousculé toutes les anciennes gloires du club et de la ligue. Dans sa revue La tour prends garde de décembre 1963 – janvier 1964, Robert PICARD lui souhaite cordialement la bienvenue. Il ajoute : « Il fera parler de lui à n’en pas douter. Et puis, non seulement, il joue bien, mais il est très gentil, pas poseur pour un sou et prodigue volontiers ses conseils ou ses critiques. Notre Cercle est heureux d’avoir fait en lui une excellente et sympathique recrue. »
Sa réputation dépassa les limites de la Franche-Comté puisqu’il obtint de beaux résultats dans différents tournois internationaux auxquels il participa : en 1965, il partage la 7e place de l’Open de Strasbourg, avec le Dr Roos (champion de France 1964), en mars/avril 1967, il termina 1er Français à l’Open de Monaco (85 joueurs), ex aequo aux 5e/10e places avec notamment Durao (champion du Portugal), avec 7½/11. Le vainqueur était Ostojic, 9½/11. La même année, il a participé au tournoi d’Impéria (Italie) regroupant 110 joueurs de 17 pays, répartis en 4 groupes. Il a terminé 11e/14e du 1er groupe, avec un score de 5/9. Le vainqueur était Ivkov, 7½/9 ; Tataï était 2e. Il fut champion de la ligue en 1964, 1965, 1966, 1970, 1972. De janvier 66 à juin 74, nous nous sommes affrontés à 20 reprises avec un score en ma faveur : (+ 11 ; = 4 ; – 5). Nos confrontations étaient animées : pas de nulle de salon.
Nos relations étaient bonnes, amicales. En 1977, j’ai reçu trois lettres adressées à Fernand Mamy, car il ignorait mon adresse. Dommage qu’il n’y en ait pas eu une 4e, car j’aurais eu un titre encore plus avantageux !¹ 🙂
Maxcellend Coulon
¹ À ma demande des courriers de Skorup, Maxcellend me repond : « J’ai gardé les courriers, mais ils n’offrent aucun intérêt à être rendu publics. Le contenu, exprimé tantôt en français, tantôt en yougoslave, est farfelu, décousu. Visiblement, il devait être dans une période psychologiquement difficile. »