La Toujours Jeune, The Evergreen, est une célèbre partie d’échecs jouée par Adolf Anderssen et Jean Dufresne en 1852. Il s’agissait d’une partie amicale que Wilhelm Steinitz la qualifia plus tard « evergreen in Anderssen’s laurel wreath », la feuille toujours verte dans la couronne de laurier d’Anderssen. La signification symbolique est bien exprimée dans la traduction française, La Toujours Jeune. Il n’y a qu’un an, qu’Anderssen est devenu, officieusement, champion du monde des échecs. Depuis le mémorable tournoi de 1851, il ne joue que des parties libres, pratiquant son art avec qui il souhaite s’affronter. C’est à Berlin que Dufresne, fort joueur allemand, croise le fer avec Anderssen, considéré comme l’un des meilleurs représentants de l’école romantique.
Anderssen apprit le jeu d’échecs de son père à l’âge de 9 ans. Passionné, il dévore toute la littérature échiquéenne qu’il peut trouver, mais se consacre avant tout à ses études de mathématiques. Pendant cette période, il pratique peu, s’intéressant surtout à la composition : il publie à l’âge de 24 ans une étude de finales, Aufgaben für Schachspieler, qui lui donne un important succès. Devenu professeur au lycée à Breslau, son avenir étant assuré, il commence sa carrière de joueur amateur à 30 ans. Il affronte Harrwitz, l’un des meilleurs joueurs d’Europe en obtenant un score nul de 5 à 5. Pour un pur amateur, ce résultat est remarquable. La même année, le Illustrierte Zeitung, journal d’échecs allemand, publie son portrait, ce qui était considéré comme un grand honneur à l’époque.
Jean Dufresne (1829-1893) était un joueur d’échecs allemand élève d’Adolf Anderssen. Romancier sans succès, il a écrit plusieurs livres d’échecs, dont l’un, Kleines Lehrbuch des Schachspiels utilisé par plusieurs générations de joueurs. Il a également écrit un livre populaire sur Paul Morphy.