Dans nos archives, je retrouve toute une série de documents sur Robert Poly, président de la Tpg dans les années soixante-dix, rassemblés avec tout l’amour d’une mère par Mme Antoinette Poly en hommage à son fils trot tôt disparu en 1992 à 38 ans.
« En novembre 77, avec le Cercle d’Échecs de La Tour, Prends Garde ! dont il est le président, Robert fait appel aux meilleurs joueurs bisontins pour constituer une équipe solide pour représenter la ville de Besançon dans la compétition sportive qu’organise chaque année en Angleterre, la ville d’Huddersfield, ville jumelle de Besançon, compétition à laquelle Besançon n’avait présenté jusque là aucune équipe dans aucun sport.
Le trophée, coulé dans l’argent, fut gagné par l’équipe allemande d’Unna, mais l’équipe bisontine rapporta de cette rencontre internationale au magnifique Centre Omnisport d’Huddersfield, le souvenir d’une grande amitié pleine de considération. Maître Maurice Thuriet qui fit parti de l’expédition en tant que Président de la Ligue de Franche-Comté, écrivit dans un petit bulletin — rapport composé à l’occasion de cet événement échiquéen : « L’équipe bisontine avait emporté un échiquier géant fabriqué par Poly, les cases noires étant représentées pas des photographies de Besançon qu’il avait lui-même prises. Ce cadeau provoqua une grosse surprise et nos hôtes, ravis, décidèrent qu’il resterait en permanence exposé dans le hall d’honneur de leur mairie. » Il me faut dire que Robert, dans son adolescence s’était beaucoup passionné, avec son frère jumeau Jean-Luc, pour la photographie et qu’ensemble, ils avaient aménagé dans notre maison un petit laboratoire pour développer. »
Antoinette Poly
Notre ancien président (des années soixante-dix), Robert Poly, lors d’une rencontre internationale par équipe à Huddersfield (dans le nord de l’Angleterre) en 1978. Debout, à l’échiquier voisin, le Grand Maître anglais Berny Platherton au pull-over très british.
Robert Poly offre le cadeau. La personne souriante qui se tourne vers l’objectif dans le coin gauche est sans doute Fernand Mamy et François Cordier, de profil et portant lunettes, près de l’échiquier. Sur l’autre cliché, Christophe Bordet, jeune et chevelu, se penche sur son échiquier. De dos, le très sérieux Maurice Thuriet, conseiller à la cour d’Appel, historien à ses heures, ancien président du club et trésorier d’alors. Notre ami Bernard Petetin disait de lui : « On n’avait guère envie de lui taper sur le ventre ! » Quant au célèbre GMI british, Berny Platherton, ce n’est autre que notre Bernard Pellaton dont les Anglais avaient estropié le nom. Seul Ali a flairé la blague !
Émouvant de retrouver ce petit livret confectionné par Robert à son retour d’Angleterre avec le soin d’un écolier studieux. Il est vrai qu’Internet n’existait point alors pour faire passer les nouvelles. Vous y retrouverez des noms connus : nos deux Bernard, Courtot et Petetin dans l’équipe honneur (mazette !) et notre regretté Black Chavet, René Chavetnoir.