Qui, de ces trois célébrités, n’est pas connu comme joueur d’échecs :
John Wayne, Fidel Castro ou Charles de Gaulle ?
Sans doute, le Grand Charles savait-il jouer, mais je n’ai pas retrouvé sur la toile un quelconque intérêt pour les échecs.
J’aurais pensé que vous auriez été plus nombreux à choisir John Wayne. L’image de l’acteur est souvent celle du rustaud sympathique et quelque peu brutal, débarrassant l’Amérique de ses vilains indiens, modèle du mâle américain. John Wayne était, en fait, un homme plus complexe qu’il n’y paraissait en surface. Ce fut plutôt un bon élève au collège, imbattable au bridge avec une grande capacité à compter les cartes et il termina ses études 45e de sa promotion de deux cents. Les avis diffèrent sur la qualité du jeu de John Wayne. Pour certains, John était très bon, capable de battre des joueurs expérimentés comme le réalisateur Josef von Sternberg qui devenait « livide » quand il perdait contre le Duke. Mais si notre géant de l’Ouest était si fort, pourquoi trichait-il, rapporte Robert Mitchum. Wayne avait des mains énormes qui lui permettaient de faire glisser avec adresse une pièce sur une autre case quand il jouait un nouveau coup. Quand Mitchum trouva le courage de lui dire qu’il trichait, Wayne répondit : « Je me demandais quand tu allais dire quelque chose. Replaçons les pièces et faisons une nouvelle partie ». Aucune de ses parties ne fut conservée pour nous permettre de juger. Il semble qu’il fût un joueur moyen, mais passionné, proposant une partie sur les tournages dès qu’il en avait l’occasion et demandant aux metteurs en scène d’insérer une petite scène clin d’œil à sa passion.
« C’était un très bon joueur d’Échecs, raconte Robet Mitchum. À une occasion, j’observais une partie, je ne sais plus avec qui il jouait, mais il chiquait du tabac à l’époque. Il y avait donc là un crachoir, mais il était si impliqué dans le jeu qu’il se tourne de côté sans quitter l’échiquier des yeux et crache. J’ai dit :
— Oh merde, Duke ! brisant sa concentration.
— Qu’est-ce que c’est votre problème, M’sieur ?
— Bon Dieu, Duke , vous avez craché sur ma botte !
Eh bien, il pensait que c’était sans doute la chose la plus drôle qui soit jamais arrivé. Et il riait, riait. Je ne sais pas ce qu’il a trouvé si plein d’humour, mais il riait, riait… »
Quant à Fidel Castro, on l’a vu, toute au long de sa vie, poser devant des échiquiers. Voici une de ces parties contre Filiberto Terrazas, une personnalité politique bien connue au Mexique.