En 1918, arrêté à Odessa par la Tchéka, il est condamné à être fusillé. Le peloton d’exécution est aligné, l’officier vérifie la liste des détenus et, en remarquant le nom, demande s’il est bien le Grand Maître. Il répond par l’affirmative, mais l’agent sceptique lui propose une partie. S’il perd ou fait partie nulle, il sera abattu. Il remporte avec aisance. Ayant littéralement gagné sa liberté, il prend rapidement la fuite sur un navire britannique et s’installe à Paris. Grand financier, il ne se consacra pas entièrement aux Échecs. La légende dit qu’il fit trois fois fortune et fut autant de fois ruiné par les événements de l’Histoire : la révolution bolchevique de 1917, la grande dépression de 1929 et l’arrivée des nazis en France en 1940.
Qui est-ce : Alexander Alekhine, Ossip Bernstein ou Efim Bogoljubov ?
D’aucuns trouveront peut-être ces questions difficiles, mais le but de ce quiz est de vous faire découvrir les mille et une anecdotes qui émaillent l’histoire de notre jeu. Connaissiez-vous celle-ci ? Mais un peu de déduction permettait de trouver la bonne réponse. Bogo n’a jamais vécu en France, Alekhine a consacré sa vie au Échecs. Ne restait donc que Bernstein.
Né au temps de la Russie impériale dans une famille juive, Ossip Bernstein grandit dans le climat antisémite de la Russie pré-révolutionnaire. Docteur en droit de l’université d’Heidelberg en 1906, il devint avocat spécialisé en questions financières. Chaque joueur d’Échecs, tant soit peu passionné, met symboliquement sa vie en jeu dans chacune de ses parties. Mais là, Chapeau ! Quels nerfs ! C’est vrai que pour nous autres, les petits joueurs, certaines de nos parties mériteraient bien le peloton d’exécution ! Nous n’avons malheureusement pas conservé cette partie historique, mais en voici une jouée la même année. Heureusement pour Ossip, l’officier n’avait pas le talent de son adversaire Alekhine.
Quant à Alekhine, après la guerre et la Révolution russe, il est arrêté une première fois par la Tchéka et échappe par chance au peloton d’exécution. Selon la légende, en prison, il aurait joué une partie contre Léon Trotski lui-même, qui était un très bon joueur d’échecs. Il quitte la Russie soviétique pour l’Ukraine, mais revient à Moscou, où il obtient un poste de traducteur. Le 21 février 1921, il est arrêté une seconde fois par la Tcheka, mais réussit à persuader la police qu’il est innocent des charges qu’on lui reproche. En mai 1921, à l’occasion de son mariage, il obtient l’autorisation d’un voyage en Lettonie et quitte définitivement la Russie, d’abord pour Berlin et il s’installe en France en janvier 1922. Par la suite, il refusera toujours de revenir en Union soviétique.
Lors du déclenchement de la Première Guerre, Bogoljubov disputait le dix-neuvième congrès allemand à Manheim et il fut interné comme dix autres joueurs russes. Après la guerre, Bogo devait peu apprécier les soviets, car il resta à Triberg en Forêt Noire, épousant une allemande et passant le reste de sa vie en Allemagne.
Vous pourrez retrouver l’ensemble des questions dans la rubrique Le Quiz de l’onglet Apprendre du menu supérieur.