Le Jeu d’Échecs nous accompagne depuis des siècles. Entre incarnation et abstraction, les Échecs émerveillent. Le joueur captivé par les figurines en mouvement s’abstrait du réel pour entrer dans ce monde géométrique aux combinaisons infinies. Mais au-delà du jeu, les échecs ouvrent une fenêtre fascinante sur le monde. La richesse de leur présence dans l’histoire des hommes en est le témoin. « Je hais le jeu d’Échecs et le fuis, de ce qu’il n’est pas assez jeu et qu’il nous ébat trop sérieusement », écrivait Montaigne. Bien plus qu’un pur amusement de la pensée, les échecs nous renvoient à un ailleurs, un au-delà qui refléterait, miroir fidèle ou déformant, notre monde réel.
Je vous invite à travers ce quiz à une plongée dans son histoire. Votre savoir s’arrête-t-il aux limites de l’échiquier, la tête pleine de variantes, de stratégie et de tactique ? Testez, au travers d’une question par jour, votre connaissance de l’histoire de notre jeu magnifique, métaphore aux mille facettes de notre propre vie.
Qui a dit : « Les échecs, c’est la vie » : Bobby Fischer, Garry Kasparov ou Boris Spassky ?
Bobby Fischer : « Au collège, raconte un de ses condisciples, Bobby était toujours silencieux et peu intéressé par les cours. Il sortait un petit échiquier de poche et se mettait à jouer et quand le professeur le découvrait et lui disait :
— Fischer, je ne peux pas t’obliger à écouter la leçon, ni t’empêcher de jouer, mais s’il te plaît laisse l’échiquier.
Bobby gentiment rangeait son échiquier et s’enfermait dans un silence glacial. Et nous savions tous, et le professeur également, qu’il continuait à jouer dans sa tête ». Dès lors, rien ne peut exister pour lui hormis les Échecs et quand le débonnaire Spassky à Rykjavik déclare : « les Échecs, c’est comme la vie », Fischer rétorque véhément : « Non, les Échecs, c’est la vie ! ».
De son côté, Garry Kasparov intitula un de ces livres La vie est une partie d’échecs. Sur l’échiquier se jouent défis et combats de même que dans la vraie vie. Comment prenons-nous une décision aux échecs et dans la vie quotidienne ? Comment précisément mesurer les dangers, bien évaluer et analyser la situation, son adversaire, son rival, sans le sous-estimer ni le surestimer ? Comment rattraper une position qui dérape, lutter contre ses faiblesses et accentuer ses forces ? C’est en prenant conscience de ces questions et en travaillant régulièrement sur les fragilités de notre action que l’on peut très sensiblement améliorer son jeu… comme l’on peut considérablement améliorer son attitude dans la vie.
Quelle est la déesse des Échecs : Caïssa, Palamède ou Sissa ?
Caïssa : Caïssa est une dryade mythique de Thrace, représentée comme la déesse du jeu d’échecs. Le mythe de Caïssa n’existait pas dans l’époque antique, il provient d’un poème nommé Caissa : or The Game of Chess par William Jones datant de 1763.
Plusieurs récits mythiques sur l’origine des échecs circulaient au Moyen Âge. L’on connaissait parfaitement l’origine orientale du jeu, mais, pour leur assurer un prestige et une légitimité plus grande, l’homme médiéval liait leur invention à l’Antiquité, biblique ou classique. Palamède, le guerrier grec, déjà inventeur mythique de l’alphabet, l’aurait conçu pour désennuyer ses soldats au pied des muraille de Troie durant le siège.
Quant à Sissa, il est ce brahmane, inventeur présumé des Échecs indiens. Il aurait inventé le chaturanga pour distraire son prince de l’ennui, tout en lui démontrant la faiblesse du roi sans entourage. Que pourrait, sur l’échiquier, le roi sans les figures qui l’entourent ? Le prince reconnaissant laissa au brahmane le choix de sa récompense. Celui-ci demanda qu’on lui donnât un grain de blé pour la première case de l’échiquier, puis 2 pour la seconde, 4 pour la troisième, ainsi de suite en doublant toujours jusqu’à la soixante-quatrième. Le Roi, surpris de la modeste demande, l’accorda sur-le-champ, sans réflexion. Mais quand ses trésoriers calculèrent, le Roi s’était engagé à une chose pour laquelle ni ses trésors, ni les greniers de ses vastes empires n’y suffiraient.
Les Grecs de l’antiquité jouaient-ils au Échecs ?
Des archéologues ont plus d’une fois découvert des objets qui auraient pu être des pièces d’échecs. Ces objets remontaient à des milliers d’années. Serait-il possible que des sénateurs romains, des philosophes grecs ou même des pharaons égyptiens aient joué à ce jeu d’échecs primitif ? Est-ce qu’on jouait aux échecs autour des jardins suspendus de Babylone et dans les cours des palais d’Ur ? Cela semble douteux, de toute évidence.
Nathan Divinsky, dans son encyclopédie The Batsford Chess Encyclopedia résume l’opinion généralement acceptée : « Il est improbable que le jeu d’échecs existât longtemps avant l’an 600, vu l’absence de références dans l’histoire de la Grèce intellectuelle ou celle de la Rome impériale. »
Quel est le premier champion du monde des Échecs : Philidor, Paul Morphy ou Wilhelm Steinitz ?
Wilhelm Steinitz : ce championnat existe depuis 1886. Mais de tous temps, de façon informelle, des matchs furent organisés entre les joueurs les plus renommés. On en trouve déjà trace à la cour d’Hâroun ar-Rachîd à Bagdad au IXe siècle. Après sa victoire contre Zukertort, Steinitz est reconnu comme le premier « champion du monde ». Déjà, à son époque, les échecs ne nourrissaient pas son homme et, sa vie durant, il courût après l’argent : « La gloire, je l’ai déjà. Maintenant, j’ai besoin d’argent. »
— Monsieur Steinitz, l’avait un jour apostrophé un millionnaire, vous ne participez aux tournois que pour l’argent, alors que moi, je n’y viens que pour l’honneur !
— Chacun joue pour ce qu’il n’a pas ! lui renvoya le bon vieux Steinitz. L’argent n’a pas d’honneur…
Paul Morphy, peut être considéré comme le premier Champion du Monde non-officiel. Le plus fort joueur de son époque, en l’espace de deux ans, vers l’âge de 20 ans, il défia tous les meilleurs joueurs d’échecs américains, puis européens. Puis, comme Bobby Fischer, il renonce à jouer et s’enfonce peu à peu dans la folie.
Qui inventa la notation algébrique : Philippe Stamma, Philidor ou Howard Staunton ?
La notation algébrique est un système de description des coups joués qui fut présenté la première fois en 1737 par Philippe Stamma, dit « le Syrien », dans son Essai sur le jeu des échecs, et repris dans Le Noble Jeu des Échecs. Mais ces œuvres restèrent plus ou moins dans l’ombre à la suite de sa défaite face à Philidor à Londres en 1747, dont le célèbre manuel, L’Analyse du Jeu des Échecs, utilisait une forme littérale.
Voici une partie jouée entre l’abbé Jean-Joseph-Thérèse Roman et Jean-Jacques Rousseau, sans doute au Café de la Régence en notation descriptive, rapportée dans le Palamède, magazine d’Échecs créé en 1836 et disparu en 1847.
Heureusement qu’alors les pendules n’existaient pas sinon gare au zeitnot ! Après une bonne demi-heure de casse-tête, cela donne :
— Maman…
— Oui ? Ma chérie, répond la dame.
L’autobus descend la Cinquième Avenue de New-York, un après-midi ensoleillé de 1911, esquivant les camions et les voitures. Mère et fille, assise à l’étage supérieur en plein air, se rendent à l’ancien carrousel de Central Park.
— Maman, regarde cet homme ! dit l’enfant en désignant la rue.
— Quelle horreur ! s’effraie la maman couvrant rapidement les yeux de la petite.
Entouré de passants choqués, un homme court, complètement nu, couvert, si l’on peut dire, que de ces seules lunettes à monture ronde.
Qui est-ce : Henryk Friedmann, Carlos Torre Repetto ou Akiba Rubinstein ?
Son nom est Carlos Torre Repetto (1905 – 1978), grand maître mexicain, qui a laissé son nom à une ouverture, l’attaque Torre. Ce n’était pas la première fois que cet extraordinaire joueur s’exhibait en tenue d’Adam. Quelques années auparavant, pendant un tournoi en Pologne, il perdit les pédales et se mit à courir à poil dans la salle en criant : « Au feu, au feu ! » fuyant un incendie imaginaire. Tout au long de sa vie, Torre se comporta de manière excentrique, se nourrissant exclusivement de sucreries, ne dormant que deux heures par nuit. Méprisant les femmes, il invitait ses amis à les fuir, « elles coûtent trop cher », concluait-il sans un certain bon sens. En 1927, une hospitalisation de trois années mit fin à sa carrière prometteuse.
« Il existe une partie célèbre Adams Vs Torre, 1920 où les blancs gagnent suite à une extraordinaire combinaison. Malheureusement, Il semblerait d’après les historiens, que cette partie fut montée de toutes pièces ! par Torre pour remercier son sponsor qui n’était qu’autre que Adams. » Mig25
Adams, Edwin Ziegler – Torre Repetto, Carlos New Orleans, 1920
Trouverez-vous le joli coup joué par Adams ou inventé par Torre ?
De quand date la plus ancienne partie d’échecs retranscrite : 1030, 1475 ou 1650 ?
La plus ancienne partie conservée fut jouée entre Francesco di Castellvi et Narciso Vinyoles en 1475. Francesco était un seigneur de plusieurs villes de la région de Jativa et Valence en Espagne et servit comme conseiller à la cour Argonese du roi Ferdinand. Narciso, né entre 1442 et 1447, était homme politique et écrivain. En 1495, le roi Ferdinand le recommande pour le poste de Justica pénal. Son épouse, Brianda de Santangel, était la nièce du banquier qui finança le voyage de Christophe Colomb.
Francisco et Narciso sont les coauteurs d’un poème catalan Scachs d’Amor (Le Jeu d’Échecs de l’Amour). Ils furent dans les premiers à avoir montré comment jouer en concordance avec les règles modernes. Ce jeu fut conservé, non pas pour sa qualité, mais parce qu’il fut inséré dans ce texte. L’on voit que les deux joueurs ont une certaine expérience, mais sont encore imprégnés des anciennes règles (absence du roque, déplacement de la Reine de deux cases sur une diagonale 17…Qf6, comme il était conseillé au Moyen-Age). Certes, ils ne trouvent pas les meilleurs coups, surtout les Noirs, mais chacun de leurs coups à du sens. Il faut se rappeler aussi, avant de critiquer les deux amis, que les règles échiquéennes avaient beaucoup changées et qu’ils étaient un peu dans la situation où nous pourrions nous trouver, jouant les Échecs Capablanca, une variante du jeu, se jouant sur un échiquier 10 x 8. Cette plus ancienne partie débute également par la plus ancienne des ouvertures : la Défense Scandinave.
Qu’est-ce que le trait : 1. le droit, mais aussi l’obligation de jouer un coup ? 2. la capture d’une pièce en début, l’adversaire trace un trait sur la feuille signifiant l’abandon ? 3. tirer un trait sur la partie en abandonnant trop rapidement, ayant fait une grossière erreur ?
Le mot trait pour indiquer celui qui doit jouer est également utilisé dans nombre d’autres jeux de société, comme les dames ou le go. Je n’en ai pas retrouvé l’origine, peut-être de l’action de tirer de l’arc, de l’arbalète et que l’on retrouve dans l’expression « décocher un trait. »
Depuis quand, les Blancs jouent-ils en premier : le Moyen-Âge, l’époque de Philidor, la fin du XIXe ?
Il est pour nous, aujourd’hui, une évidence, en nous installant devant l’échiquier, que les Blancs auront le trait. Et pourtant, cette convention est plus récente qu’on ne le croit. Reliquat peut-être de l’esprit chevaleresque d’antan, d’un Messieurs les Anglais, tirez les premiers. François-André Danican Philidor, dans l’édition originale de son célèbre traité Analyse du jeu des Échecs, cite un partie dans laquelle les Noirs se déplacent en premier :
Phillip Sergeant, dans son A History of British Echecs rappelait qu’Alexander McDonnel (1798-1835), au cours du match qui l’opposa à Labourdonnais, préférait avoir les Noirs en tant que premier ou deuxième joueur. C’était une mode courante à cette époque, qui persista chez un grand nombre de joueurs. Dans l’Immortelle d’Adolf Anderssen contre Lionel Kieseritzky, le 21 juin 1851 à Londres, partie devenue célèbre pour les sacrifices audacieux (deux tours, un fou et une dame), Anderssen a les Noirs, mais joua en premier.
L’Exposition universelle de Londres attira plusieurs dizaines de milliers de visiteurs des pays étrangers. Le Britannique Howard Staunton, considéré comme le meilleur joueur de l’époque, souhaite affronter l’élite européenne. Plusieurs pays envoient leurs meilleurs joueurs et Anderssen représente l’Allemagne, un inconnu pour les Anglais. Mais, en demi-finale, en cinq parties, Anderssen élimine Staunton sur le score de 4 à 1. Une défaite que Staunton, homme sombre et orgueilleux n’apprécia guère, mais qui assoit définitivement la réputation d’Anderssen comme l’un des meilleurs joueurs de l’époque.
Cette partie inspira et ravit d’innombrables joueurs d’échecs. Considérée comme typique de l’ère romantique dans laquelle les joueurs aimaient sacrifier du matériel allègrement pour s’approcher rapidement du roi ennemi. Anderssen débuta également avec les Noirs dans trois de ses parties (6e, 8e et 10e) contre Paul Morphy lors du fameux match de 1858 à Paris, jouant 1.a3 e5 2.c4, une défense sicilienne avec un tempo supplémentaire.
Jusqu’au milieu du XIXe siècle, la pratique des Blancs jouant en premier n’était pas encore devenue une norme. George Walker dans son traité populaire The Art of Chess-Play, A New Treatise on the Game of Chess (1846), énonce les règles du London’s St. George’s Chess Club : le joueur qui joue en premier a le choix de la couleur ; si les joueurs jouent plusieurs parties dans la même séance, le trait changera à chaque partie, mais chaque joueur continuera à utiliser la même couleur qu’il avait à la première partie. Staunton observe encore en 1871 que « beaucoup de joueurs cultivent toujours l’habitude idiote de jouer exclusivement avec la même couleur. »
En 1880, la règle 9 du Tournoi de New-York spécifie : « À chaque ronde, le joueur aura le trait alternativement ; à la première partie, les blancs seront déterminés par tirage au sort et joueront en premier. Dans tous les cas, le joueur ayant le trait jouera les Blancs. »
Trois ans plus tard, le Revised International Chess Code, publié au tournoi de Londres en 1883, dans sa règle 2 « Before the beginning of the first game the first move and choice of colour are determined by lot. The first move changes alternately in match play », prévoyait encore que le joueur ayant remporté le tirage au sort le droit de jouer en premier pouvait également choisir sa couleur. En 1889, Wilhelm Steinitz écrit dans The Modern Chess Instructor que « dans tous les matches et tournois internationaux et publics […] il est de règle que le premier joueur soit les Blancs. » Emanuel Lasker se sent encore obligé d’affirmer dans son Manuel, publié pour la première fois en 1927, que « les Blancs jouent le premier coup. »
Quel grand maître, prenant de l’exercice, faisait le poirier dans les salles de tournoi :
Alekhine, Nimzovitch ou Capablanca ?
Aaron Nimzowitsch – Des Échecs considérés comme une gymnastique
Né à Riga en Lettonie, alors annexée à la Russie, d’origine juive, germanophone, il apprit à jouer à 8 ans. Il fait ses études en Allemagne. En 1904, il s’inscrit à Berlin afin d’étudier la philosophie, mais interrompt ses études dans leur première année pour se consacrer à une carrière de joueur d’Échecs professionnel. Après les années tumultueuses et souvent infructueuses de la Première Guerre, il commença à jouer les premiers rôles alors qu’il s’installait au Danemark, en 1922. Il obtint la nationalité danoise et y vécut jusqu’à sa mort, en 1935. Il fut sans doute l’un des penseurs les plus originaux à contre-courant de son époque, initiateur de la révolution hypermoderne.
À la différence de Morphy, Steinitz et Rubinstein, Nimzowitsch ne souffrait pas de troubles psychiatriques, mais d’une grande instabilité nerveuse. Hypocondriaque, irritable, agressif, souvent revendicateur, se plaignant du bruit, de la fumée… Vous vous souvenez sans doute de cette anecdote : il joue contre Maroczy. Ce dernier sort une cigarette sans l’allumer. Nimzowitsch proteste et appelle l’arbitre, qui n’est autre que Vidmar, autre grand joueur d’Échecs. Vidmar lui fait remarquer que Maroczy ne fume pas. Et Nimzowitsch de rétorquer : « En tant que Grand Maître, vous savez bien que la menace est plus forte que l’exécution ! ».
Râleur invétéré, jamais satisfait, il assaillait les serveurs de mille reproches : sa portion était trop petite, sa viande trop cuite. Nimzowitsch faisait le poirier (les médecins lui recommandaient de l’exercice), à la grande stupeur de ses adversaires au cours des tournois et se livrait à divers exercices de gymnastique dans la salle. Lors d’un match, après avoir perdu, il saute sur la table et crie : « Pourquoi dois-je perdre contre un tel idiot ! » Humour, excentricité ou un peu déjanté ? « Mais plus que dans ces excentricités, écrivent Jacques Dextreit et Norbert Engel, on peut juger au travers des écrits mêmes de Nimzowitsch de l’extraordinaire mélange de vanité et de naïveté qui caractérisent le personnage. Son ouvrage essentiel Mon Système est un salmigondis de conceptions échiquéennes nouvelles et remarquables, de jeux de mots et métaphores d’un infantilisme extrême et de protestations envers les critiques et le monde entier incapable de comprendre et reconnaître son génie ».
Qui a dit : « Apprends que même au jeu d’échecs, le roi n’est jamais pris ! »
Louis VI le Gros, François Ier ou Louis XVI ?
« Apprends que même au jeu d’échecs, le roi n’est jamais pris ! », lança Louis VI le Gros dit le Batailleur, en fendant le crâne de l’archer qui croyait le tenir lors de la bataille de Brémule en 1119 contre les anglo-normands de Henri I. Il abandonnera tout de même sa bannière, puis son destrier !
Quelle est la date de la plus ancienne mention du jeu d’échecs en Occident : 842, 997 ou 1254 ?
Le premier texte européen connu, daté de 997, est un long poème en vers du Haut Moyen Âge, le Versus de scachis, rédigé en latin. Il contient les premières règles écrites en Europe. Composé vraisemblablement entre 900 et 950 en Italie du Nord, son auteur en est inconnu. Le texte, comportant 98 vers, nous est parvenu par deux parchemins, le plus ancien est conservé à la bibliothèque abbatiale de Einsiedeln en Suisse.
Le poème s’ouvre sur une louange du jeu d’Échecs, suivie d’une description du plateau de jeu portant la première mention de son caractère bicolore, absent des précurseurs indien Chaturanga et perso-arabe, Chatrang. Le texte se termine par une description détaillée du déplacement des pièces, parfois très différent des déplacements actuels (notamment pour le fou et la reine). Les règles sont à l’identique du jeu arabe, sinon qu’il évoque la présence d’une Reine comme un fait accompli. Des indices laissent penser que l’auteur connaissait sans doute mal le jeu.
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Club d'Échecs de Besançon : initiation, cours jeunes et adultes, loisirs et compétions individuelles, par équipes, en ligne, etc.