par William Faulkner
Traduit de l’anglais (États-Unis) par André Du Bouchet
Voici cinq nouvelles policières signées William Faulkner. Ces énigmes, traités par un grand écrivain, dépassent toutefois le genre policier. Ce n’est pas seulement l’exposé des déductions d’un détective, mais aussi et surtout des peintures de caractères criminels que meuvent la haine aussi bien que l’intérêt. Le héros des cinq récits est Gavin Stevens, procureur de Jefferson, petite ville du Mississippi, qui est au centre de l’œuvre du romancier. Son ironie et son allure fantastique dissimulent une connaissance de la nature humaine qui lui permet de détourner des catastrophes. La dernière des nouvelles, la plus longue, celle qui donne son titre au livre, est l’histoire d’un capitaine de cavalerie argentin que Gavin sauve de la mort. Elle a les dimensions d’un petit roman.
Ce n’est pas à un Faulkner tout à fait inconnu que Le gambit du cavalier nous renvoie, car on retrouve ici la profonde science des êtres du prix Nobel 1949. Bien avant la publication de ce recueil de nouvelles en 1949, il était connu que Faulkner aimait jouer aux échecs. Avec ces nouvelles, ses lecteurs ont pu voir comment le jeu royal a pu être intégré dans le produit du jeu foisonnant de son imagination. Dans ce recueil et surtout dans sa dernière nouvelle éponyme, l’exploitation des échecs révèle moins de la situation dramatique entre les personnages que le fonctionnement même de ses stratégies romanesques, analyse de l’homme, de ces turpitudes portée à distance par ce procureur, Gavin Stevens, dont on découvre à la fin qu’il n’est pas l’homme lisse qu’on pourrait être amené à imaginer.
Éditions Folio, 1995 / Ref : LIT-FAU
Présentation : Poche – 17 x 11 cm – 288 pages
Mots-clés : littetature