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Le Quiz

Quand il arriva en Europe, amené dans les fontes des conquérants arabes, le jeu d’échecs était encore un jeu de hasard, se jouant avec des dés et pour de l’argent. Il n’était donc guère en odeur de sainteté, condamné et banni par l’église qui plus tard adoucit sa position en raison de sa popularité croissante. Mais le saviez-vous, notre jeu a son saint patron ?

Qui est-ce : Saint François de Sales, Sainte Thérèse d’Avilla ou Saint Roch ?

Aucune bonne réponse, mais la question n’était pas facile !

Bien ! Seul trois tpgistes sont tombés dans le panneau de Saint-Roch. Malgré son homonymie avec notre roque, ce brave saint n’a rien à voir avec les échecs ! Considéré comme le père de la spiritualité moderne, François de Sales est aussi un saint particulièrement aimé des joueurs d’échecs. En effet, dans un chapitre de son Introduction à la vie dévote (1608), consacré aux « Passe-temps et divertissements et surtout ceux qui sont licites et louables », il insère également le jeu des échecs, avertissant toutefois qu’il ne faut pas « exagérer, parce que si l’on y passe trop de temps, ce n’est plus une détente, mais une occupation ; on ne détend ni l’esprit ni le corps, mais au contraire l’un et l’autre se fatiguent et s’étiolent. Si l’on a joué aux échecs pendant cinq ou six heures, au moment de se lever, on est totalement éreinté et on a l’esprit abattu ».

Ce n’était cependant pas la bonne réponse. Personne n’a songé à Sainte Thérèse. Serions-nous un peu « macho » ? Il est vrai que nous jugeons les époques anciennes à l’aulne de notre regard sur notre monde moderne où les femmes n’affectionnent guère notre jeu. En ces temps plus anciens, l’apprentissage des Échecs faisait partie de l’éducation des jeunes filles aristocratiques. Depuis le milieu du Moyen Age, un climat général de revalorisation du jeu d’échecs se fait jour et qui trouve dans l’œuvre de sainte Thérèse d’Avila, la protectrice des joueurs d’échecs, un point de référence important. En effet, au chapitre XVI — qu’elle-même qualifie de « très important » — du Chemin de la perfection (1562-1564), un guide pour l’Ordre des Carmélites, la mystique donne une lecture spirituelle du jeu intéressante.

Thérèse d’Avila par Pierre Paul Rubens

Les échecs ou autres jeux n’étaient pas autorisés dans les couvents, mais Sainte Thérèse mentionne les échecs au chapitre 16. Elle utilise le jeu pour décrire les préparatifs de la prière, en s’excusant pour avoir choisi un jeu si mondain aux côtés d’un but si céleste. Thérèse conseille à ses sœurs de jouer aux échecs dans les monastères,  même  contre  les  règles,  afin  de  mater  le  Seigneur. « Soyez donc persuadées que celui qui n’entend rien à disposer les pièces du jeu d’échecs sera un mauvais joueur ; s’il ne sait pas faire échec, il ne saura pas faire mat. » Thérèse d’Avila utilise l’analogie pour  montrer  que  l’ardeur du  combat  spirituel  contribue  à  atteindre  Dieu  et,  en  quelque sorte, à « mettre en échec et mat le Roi », c’est-à-dire, faire pencher le cœur de Dieu vers « la Reine », l’âme en chemin. L’interprétation que propose la sainte est particulière : mettre le roi échec et mat signifie gagner Dieu à l’âme humaine.  Sur l’échiquier de Dieu, chacun avance à son pas et selon ce qu’il est. Excellé aux échecs demandera de longues d’études et beaucoup de pratique. Il en va ainsi de l’approche de Dieu par la prière.

« Vous allez me blâmer de parler de jeu dans une maison où le jeu est inconnu, et même interdit. Vous voyez par-là quelle mère Dieu vous a donnée, puisqu’elle a appris cette futilité. On dit pourtant que ce jeu est quelquefois permis. Combien il le sera donc pour nous, et comme il nous mènera vite, par l’exercice, à faire mat au divin Roi, qui ne pourra dès lors ni ne voudra nous échapper des mains. La dame est la pièce qui peut faire le plus contre lui, bien que les autres pièces concourent au même effort. Or, il n’y a pas de dame qui l’amène à se rendre comme l’humilité. » Dans son manuscrit de Valladolid, elle déchira ces pages sur les échecs, les trouvant trop laïques. Elle est tout de même considérée comme notre sainte patronne.

Vous pourrez retrouver l’ensemble des questions dans la rubrique Le Quiz de l’onglet Apprendre du menu supérieur.

UNE RÉFLEXION SUR « LE QUIZ »

Le Quiz

« Le moment que je préfère le plus dans une rencontre, c’est celui où je sens que la personnalité de l’adversaire se brise. »

Qui s’exprime ainsi : Robert Fischer, Anatoly Karpov ou Garry Kasparov ?

Bobby Fischer

Cette grande agressivité, Bobby la partage avec sans doute bien d’autres joueurs . « Les Échecs ne sont pas pour les âmes timides » disait Steinitz et une combativité positive est nécessaire. Mais cette agressivité, Bobby l’exerce avec une coloration sadique et quelque peu perverse, créant ainsi une relation malsaine avec ses adversaires. Il doit non seulement les vaincre, mais les détruire, les humilier ; « il faut détruire l’égo de l’autre… j’aime les voir se tortiller », avouait-il.

Tutorat Jeunes

Le confinement aurait-il du bon ? Le virtuel auquel il nous oblige, nous force à explorer toutes les pistes que la technique peut nous offrir. Ainsi, l’excellent site lichess.org propose dans sa fenêtre de partie, un chat vocal qui fonctionne parfaitement. Cliquez sur l’icône en haut à gauche. Plutôt fun, au cours d’une partie amicale, de chambrer son adversaire comme au club. Il suffit d’un micro connecté pour les ordi-tours et pas de problème pour les ordinateurs portables déjà tout équipés. Je pense même qu’il est possible également de se connecter ainsi à plusieurs. Cette fonction ne semble pas exister sur la version tablette.

Un clic sur l’icone à gauche et vous êtes en communication avec votre adversaire.

Au-delà de l’amusement et particulièrement en cette période où nos jeunes tépégistes de l’école d’échecs sont isolés, je propose de mettre en place un tutorat via Internet par les aînés. Intéressés ! Inscrivez-vous ci-dessous :

Le Quiz

Les Noirs viennent de jouer Ba6, un coup indigne d’un grand champion !
Saemisch le sanctionne aussitôt.

Notre homme était bien connu tant pour ses victoires échiquéennes que sur l’oreiller. Et aussi pour ses coups de canif à son contrat de mariage. Au cours du tournoi de Karlsbad de 1929, fier d’une nouvelle conquête, il arrive au tournoi avec la jeune femme, l’invitant à assister à la partie. Malheureusement pour notre Don Juan, son épouse voulant lui faire une petite surprise débarque tout droit d’Amérique ! Apercevant sa régulière, il se trouble, gaffe au neuvième coup, perd une pièce puis la partie contre Saemisch ! Moralité : les femmes ou les Échecs, il faut choisir !

Qui est-ce ?

Six bonnes réponses. C’était bien le latin lover Capablanca !

Capablanca, notre chaud latin, comme il le recommanda à son fils, ne buvait ni ne fumait, mais c’était un noctambule impénitent, aimant la bonne compagnie, féminine en particulier. Il fut considéré comme l’un des hommes les plus sexy du monde, avec des stars de cinéma comme Rudolph Valentino. Il a justifié la plupart de ses défaites avec l’excuse qu’il avait été absorbé par une femme. Quand il perdit contre Tarrasch à Saint-Pétersbourg, en 1914, on a supposé qu’il était passé directement du lit de l’épouse du grand-duc à l’échiquier. La faute de sa défaite contre Alekhine en 1927 revient à de trop nombreuses et jolies ballerines avec lesquelles il s’était diverti.

Il est vrai que ce jeu et la figure du joueur d’Échecs sont les vecteurs d’une mythologie abondante, s’exprimant au travers des milliers d’anecdotes, sans doute enjolivées par le temps et relevant plus de la légende que de la vérité historique. Mais même ainsi, elles font partie de notre patrimoine et témoignent de la richesse de notre jeu et feront à jamais des Échecs le jeu des Rois et le Roi des jeux.

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Concours de parties commentées

Notre ami Bernard racle ses fonds de tiroirs, exhumant ses « trésors » pour nous les partager. Mais pourquoi seraient-ce toujours les plus forts joueurs qui commenteraient leurs parties ? Je vous propose un petit concours : vous aussi commentez une de vos parties. Il n’est pas nécessaire qu’elle soit un prix de beauté. Le commentaire le plus réussi se verra offrir un livre échiquéen de votre choix. Plus de 2000 elo s’abstenir ! Je suis à votre disposition pour une mise en forme de la partie facilement utilisable sur notre site. Ce concours est bien évidemment ouvert à tous, adhérent ou non.

DEUX RÉFLEXIONS SUR « CONCOURS DE PARTIES COMMENTÉES »

  1. Je dirais plutôt le prix de la beauté pour la plus belle partie commentée ou pas et a cet égard ma partie contre Clément poupard en est une qui est déjà sur le site de la tpg et commentée. Donc avant tout il faut que la partie soit belle et non pas la manière de commenter.

  2. « Vous apprenez beaucoup plus d’une partie que vous perdez que d’une que vous gagnez.  Vous devrez perdre des centaines de parties avant  de devenir un bon joueur » disait Capablanca. « Beaucoup de joueurs n’apprécient pas de perdre, ajoutait-il, et considèrent leur défaite comme honteuse. Cette attitude n’est pas la bonne. En effet, ceux qui souhaitent se perfectionner doivent considérer leurs défaites comme des leçons afin de ne pas répéter ultérieurement les mêmes erreurs. » Il y a parfois plus à apprendre d’une mauvaise partie que tu l’imagines. Donner la parole aux petits joueurs, nous offrant un commentaire joliment tourné ou avec de l’humour, me paraît, en cette période de confinement, bienvenu !

Le Quiz

Qui fut le plus jeune champion du monde ?

Quatre bonnes réponses, mais la question était piégeuse !

José Raúl Capablanca fut le troisième champion du monde de 1921 à 1927, mais il a déjà 33 ans quand il conquiert le titre. Si Magnus Carlsen, le « Mozart des échecs » décroche le statut de Grand maître d’échecs à 13 ans, 4 ans avant Kasparov, en l’acculant au nul, c’est bien Garry qui le devance d’une année pour la possession du titre mondiale en 1985, il n’à que 22 ans. La question était piégeuse, car certainement Magnus Carlsen était plus précoce que le russe.

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On jouait comment dans les années 70?

Confinement oblige, en rangeant quelques affaires, je suis tombé sur un « trésor » : quelques feuilles de mes parties jouées dans les années 70. En 1977, j’étais adhérent du Roi Blanc Bisontin et on m’avait invité à participer au championnat de Haute-Saône (j’habitais Rioz) que j’avais gagné. Ce championnat se déroulait dans une certaine « clandestinité » car il y avait je crois une petite dizaine de participants…Voici une partie jouée contre Yannick Paris dont j’estime le élo à 1650, le mien étant probablement voisin de 1800.

Bernard Pellaton

Le Quiz

À l’origine, quel est l’ancêtre très éloigné du jeu d’Échecs :
un jeu, un instrument divinatoire ou un instrument de calcul ?

Une seule bonne réponse !

L’échiquier primitif de l’ancien jeu indien est un diagramme unicolore de soixante-quatre cases. Dans l’Inde védique, une telle figure géométrique est déjà employée par les brahmanes pour établir les plans des temples et des cités. Les quatre cases centrales incarnent la résidence de Brahma, le dieu créateur, les soixante autres celles des dieux secondaires du panthéon hindou.

Krishna et Radha jouant au Chaturanga

Mais avant de devenir le chaturanga, ancêtre de nos Échecs modernes, ce jeu de plateaux à l’origine étaient sans doute un instrument magique et divinatoire, permettant aux prêtres de prédire l’avenir, annonçant l’issue victorieuse ou funeste d’une bataille à leur suzerain. « En dirigeant la chute d’objets sur un plan de divination, les dieux pouvaient communiquer avec les mortels, proposent David Hooper et Kenneth Whild dans leur Oxford Companion to Chess. Plus tard, les dés ont été ajoutés pour désigner impérativement les pièces à bouger et ainsi révéler davantage des intentions divines. Puis un sacrilège a eu l’audace de convertir le procédé en jeu, éliminant peut-être les dés à ce moment-là. C’est sans doute cette personne qui, ayant sécularisé le rite religieux, a le plus droit au titre d’inventeur du jeu d’Échecs ».

Pour l’instrument de calcul, vous n’êtes pas tombés loin, mais à mille ans de distance :

Le livre d’heures, à la différence du bréviaire, destiné aux clercs,
était un recueil de prières liées aux heures du jour, proposé aux fidèles laïcs.

Acquis en 1784 pour la somme de 1850 livres à l’une des ventes après le décès du marquis de La Vallière, Les Grandes Heures de Rohan sont un livre d’heures médiéval conservé à la Bibliothèque nationale de France (lat 9471). Il fut composé entre 1430 et 1435 par le Maître de Rohan, sans doute à Angers.

Les personnages centraux, devant leur échiquier, sont-ils de paisibles joueurs d’échecs, ou bien des commerçants faisant leur comptes. Dès le XIIIe siècle, les artisans médiévaux se servent du plateau quadrillé de l’échiquier comme d’une table de compte, à la manière d’un boulier. La multiplication est notamment pratiquée dessus. La présence des marchands à droite, pesant peut-être de la monnaie, irait dans ce sens.

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Anti-virus Blitz IV

Faisons vivre notre club en dépit de cette période de confinement !

Benjamin Spagnoli vous propose un nouveau Anti-Virus Blitz 5 mn, samedi 4 avril à 15 h sur lichess.org. Les inscriptions sont ouverte sur cette page. Le mot de passe est : blitz. Pour ceux qui ne  sont pas encore inscrit sur lichess, suivez la procédure indiquée ici. Ne le faites pas à la dernière minute, car nous n’avons pas la main sur le début de la première ronde. Bien évidemment, si nos amis des clubs franc-comtois veulent se joindre à nous, de même que des non-adhérents au club, ils sont les bienvenus !

Dix neufs participants pour ce quatrième Anti-Virus Blitz. Avec d’illustres inconnus. Je ne peux vous assurer que de l’identité du second, Benjamin Spagnoli, l’organiseur de ce tournoi. Bidizoune, le vainqueur, usurpant sans vergogne l’identité de notre doyen que l’on sait pas très geek, est soupçonné fortement d’être l’affreux jojo de Quentin Poignot. Quant à fb… Merci à tous de votre participation.

Samedi, un nouveau Anti-Virus Blitz, mais le système d’appariements de lichess ayant montré ses limites, ce sera un appariement traditionnel au système suisse. Venez nombreux !

Le Quiz

Par quels coups débutent l’ouverture Napoléon ?
1. f3
1. b3 e5 2. Bb2 Nc6 3. e3 d5
1. e4 e5 2. Qf3

Cinq bonnes réponses !

Saviez-vous que notre empereur a laissé son nom à cette ouverture 1. e4 e5 2. Qf3. Ce qui nous prouve que Napo était plus à craindre sur un champ de bataille que devant un échiquier. Des malveillants disent, des Anglais sûrement, que cette ouverture serait une allusion désobligeante aux infidélités scandaleuses de Joséphine et de l’incapacité de notre petit grand homme à garder sa reine à la maison.

À Schönbrunn, Napoléon, dans sa partie qui l’opposa au Turc, l’automate créé par Kempelen, débuta par cette ouverture et l’assaut se termina en « Waterloo ! morne plaine ! » Un grand scepticisme entourait cette machine, mais l’automate laissa néanmoins une marque importante dans l’histoire échiquéene. Ce n’est qu’en 1834 que Mouret, un de ses opérateurs, révéla la supercherie qui, par un jeu de glaces habilement dissimulées et de bras articulés, permettait à un joueur de petite taille de déplacer les pièces sur l’échiquier. Décidé d’en finir rapidement avec la machine, le Nabot Léon sort prématurément sa Joséphine…


Ueber den Schachspieler des Herrn von Kempelen und dessen Nachbildung – Humboldt Unrniversität

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