Après plusieurs tentatives avortées, dont une en 1914 en raison de la guerre, la Fédération Française d’Échecs voit officiellement le jour le 19 mars 1921, dans une brasserie parisienne. Henri Delaire, directeur de la revue La Stratégie, en devient le premier président. Il abandonne vite ses fonctions pour être remplacé en 1922 par Fernand Gavarry, ancien ministre de la République et directeur des Affaires Étrangères. « Le but de notre Fédération, écrivait-il, est de tenter modestement et dans la mesure de ses ressources exiguës, de grouper les cercles d’échecs et les joueurs isolés, et de créer un organe central pour relier entre eux tous les éléments échiquéens de France et de ses colonies. Aidez nous en vous affiliant ! »
Dans ce style inimitable des années d’avant-guerre, en avril 1923, Gaston Legrain, le secrétaire administratif, en fait cette description : « La FFE vient d’atteindre sa 3e année d’existence. Notre enfant est venu au monde un peu souffreteux, parmi l’indifférence générale. Nous avons un instant craint pour ses jours. Cependant, grâce aux soins dévoués dont il a été entouré, le voilà aujourd’hui sain et sauf. Il est sorti du maillot, se tient sur ses jambes, élève la voix et dit papa très gentiment en tendant les bras vers MM. Delaire et Gavarry. Nous comptons sur ses nombreux parents pour lui fournir des joyaux en abondance et lui garnir son trousseau. Du reste, les amateurs et les cercles s’empressent autour de son berceau et l’alimentent si bien de leur cotisation que, sans être comparable à son cousin, le gros gaillard anglais, il prend de la chair et commence à s’arrondir. »
Elle fut agréée par le ministère de l’Éducation nationale en 1952 et reconnue fédération sportive par le ministère chargé des Sports par arrêté du 19 janvier 2000.
Vous pourrez retrouver l’ensemble des questions dans la rubrique Le Quiz de l’onglet Apprendre du menu supérieur.
Ce n’est pas une plaisanterie. Début 1993, dans un match par équipe, j’ai gagné une partie contre Adrien Leroy, champion du monde en titre des moins de 10 ans. Ce n’était pas vraiment une super performance car nos élos étaient assez voisins. Dans cette partie assez « plate », je m’étais surtout attaché à maintenir l’égalité positionnelle sans risque. Mais rassurez-vous, il y avait déjà quelques années que Serge Sarragoza¹ m’avait affublé du doux surnom de Pellabéton² .
¹ Serge SARRAGOZA est (était j’ignore s’il joue encore) un fort joueur franc-comtois. Je me souviens qu’il avait participé aux championnats de Franche Comté 1982 qui à l’époque se jouait en tournoi fermé de 6 joueurs (il y avait bien sûr aussi un tournoi accession ouvert à tous). Christophe BORDET avait gagné ce tournoi et était devenu champion de Franche-Comté devant Max COULON. J’avais terminé à la troisième place avec 2/5 exaequo avec Jean Robert VESIN, Serge SARRAGOZA et Gilles VUITTON. Vous ne devinez pas le résultats de mes parties ?… 4 nulles contre BORDET, VESIN, WUITTON et SARRA !
² Aujourd’hui je ne mérite plus vraiment ce surnom. Avec les années (normalement c’est l’inverse) mon jeu est devenu hasardeux et beaucoup plus (défense de rire) risqué !
Quelle est l’origine du mot « échecs » :
du persan shah (roi), du mot anglais check ou simplement du terme français échec ( ne pas réussir) ?
Bavo ! 100 % de réussite sur le 15 réponses ! Le nom même d’échecs vient de shah (prononcé « scac »), titre porté par les rois de Perse, qui donnera scacum en latin, puis scacco en italien. Pour prononcer la diphtongue, certaines langues ajoutèrent un « e » : eschac en Catalogne, escaque en Castille et eschec en français. Le mot est né ! Le cri du joueur victorieux, al-shah-mat (le roi est mort) qu’il faut prononcer « al scacmat », devint notre échec et mat.
Merci à tous les participants et bravo à Jean-Pierre Sonnet, vainqueur de ce mini-tournoi. Belle performance de Laurent Abbenzeller à la quatrième place. Il est clair que les tournois arena lichess prêt-à-porter sont de tout repos pour l’organisateur. De mon côté, sans flagornerie, j’étais plutôt bien préparé, mais il a fallu gérer le manque d’expérience geek de certains joueurs ! Deux tpgistes, se connectant à la dernière minute, n’ont pas pu jouer, car ils n’avaient pas rempli les prérequis préalables, mais avec un peu d’expérience ce système peu fonctionner et, surtout, il est plus convivial que les tournois lichess.
UNE RÉFLEXION SUR « ANTI-VIRUS BLITZ V »
Merci Claude. En plus d’être convivial, le classement final me semble plus juste.
Merci Claude. Vivement le prochain…
Merci à Jean pierre Sonnet d’avoir produit un tel niveau de jeu.
Aujourd’hui deux questions en une ! Je ne vous ferai pas l’affront de vous demander ce qu’est un gambit, ce coup de début de partie, sacrifiant un pion afin de prendre l’initiative. Le dictionnaire de l’Académie Française de 1762 le définit ainsi :
GAMBIT. s.m.Terme du jeu d’Échecs. On dit, Jouer le gambit, Lorsqu’après avoir poussé le pion du Roi ou celui de la Dame deux pas, on pousse encore celui de leur Fou deux pas.
Mais connaissez vous l’origine géographique de ce mot et surtout sa signification première ?
1. de l’anglais « game it » : joue-le ?
2. de l’italien « gambetto » : croc-en-jambe ?
3. de l’expression espagnole « hacer la gamba » : faire la crevette ?
Douze bonnes réponses ! Deux d’entre-vous ont choisi les origines fantaisistes de mon cru. Je dois avouer que « hacer la gamba » : faire la crevette me plaisait bien, mais gambit fut emprunté au 18e siècle à l’italien gambetto, désignant à l’origine « croc-en-jambe ». Dérivé de l’italien gamba « la jambe », issu du latin gamba « le jarret ».
Le Bb7 menace la R blanche. Peut-on roquer quand la tour est attaquée ?
Que celui qui a répondu « non », ne se sente point trop honteux, il a un illustre prédécesseur : on pourrait imaginer, qu’au niveau d’un championnat du monde, les joueurs connaissent la règle du jeu. Imaginez l’émotion de l’arbitre O’Kelly au cours de la rencontre Korchnoi – Karpov à Moscou en 1974, lorsque Korchnoi, feignant l’indifférent, lui posa cette question de débutant :
— Peut-on roquer quand la Tour est attaquée ?
— Oui, répond l’arbitre étonné.
— Cela ne m’était jamais arrivé auparavant, explique Korchnoi, penaud.
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Quand il arriva en Europe, amené dans les fontes des conquérants arabes, le jeu d’échecs était encore un jeu de hasard, se jouant avec des dés et pour de l’argent. Il n’était donc guère en odeur de sainteté, condamné et banni par l’église qui plus tard adoucit sa position en raison de sa popularité croissante. Mais le saviez-vous, notre jeu a son saint patron ?
Qui est-ce : Saint François de Sales, Sainte Thérèse d’Avilla ou Saint Roch ?
Bien ! Seul trois tpgistes sont tombés dans le panneau de Saint-Roch. Malgré son homonymie avec notre roque, ce brave saint n’a rien à voir avec les échecs ! Considéré comme le père de la spiritualité moderne, François de Sales est aussi un saint particulièrement aimé des joueurs d’échecs. En effet, dans un chapitre de son Introduction à la vie dévote (1608), consacré aux « Passe-temps et divertissements et surtout ceux qui sont licites et louables », il insère également le jeu des échecs, avertissant toutefois qu’il ne faut pas « exagérer, parce que si l’on y passe trop de temps, ce n’est plus une détente, mais une occupation ; on ne détend ni l’esprit ni le corps, mais au contraire l’un et l’autre se fatiguent et s’étiolent. Si l’on a joué aux échecs pendant cinq ou six heures, au moment de se lever, on est totalement éreinté et on a l’esprit abattu ».
Ce n’était cependant pas la bonne réponse. Personne n’a songé à Sainte Thérèse. Serions-nous un peu « macho » ? Il est vrai que nous jugeons les époques anciennes à l’aulne de notre regard sur notre monde moderne où les femmes n’affectionnent guère notre jeu. En ces temps plus anciens, l’apprentissage des Échecs faisait partie de l’éducation des jeunes filles aristocratiques. Depuis le milieu du Moyen Age, un climat général de revalorisation du jeu d’échecs se fait jour et qui trouve dans l’œuvre de sainte Thérèse d’Avila, la protectrice des joueurs d’échecs, un point de référence important. En effet, au chapitre XVI — qu’elle-même qualifie de « très important » — du Chemin de la perfection (1562-1564), un guide pour l’Ordre des Carmélites, la mystique donne une lecture spirituelle du jeu intéressante.
Les échecs ou autres jeux n’étaient pas autorisés dans les couvents, mais Sainte Thérèse mentionne les échecs au chapitre 16. Elle utilise le jeu pour décrire les préparatifs de la prière, en s’excusant pour avoir choisi un jeu si mondain aux côtés d’un but si céleste. Thérèse conseille à ses sœurs de jouer aux échecs dans les monastères, même contre les règles, afin de mater le Seigneur. « Soyez donc persuadées que celui qui n’entend rien à disposer les pièces du jeu d’échecs sera un mauvais joueur ; s’il ne sait pas faire échec, il ne saura pas faire mat. » Thérèse d’Avila utilise l’analogie pour montrer que l’ardeur du combat spirituel contribue à atteindre Dieu et, en quelque sorte, à « mettre en échec et mat le Roi », c’est-à-dire, faire pencher le cœur de Dieu vers « la Reine », l’âme en chemin. L’interprétation que propose la sainte est particulière : mettre le roi échec et mat signifie gagner Dieu à l’âme humaine. Sur l’échiquier de Dieu, chacun avance à son pas et selon ce qu’il est. Excellé aux échecs demandera de longues d’études et beaucoup de pratique. Il en va ainsi de l’approche de Dieu par la prière.
« Vous allez me blâmer de parler de jeu dans une maison où le jeu est inconnu, et même interdit. Vous voyez par-là quelle mère Dieu vous a donnée, puisqu’elle a appris cette futilité. On dit pourtant que ce jeu est quelquefois permis. Combien il le sera donc pour nous, et comme il nous mènera vite, par l’exercice, à faire mat au divin Roi, qui ne pourra dès lors ni ne voudra nous échapper des mains. La dame est la pièce qui peut faire le plus contre lui, bien que les autres pièces concourent au même effort. Or, il n’y a pas de dame qui l’amène à se rendre comme l’humilité. » Dans son manuscrit de Valladolid, elle déchira ces pages sur les échecs, les trouvant trop laïques. Elle est tout de même considérée comme notre sainte patronne.
Vous pourrez retrouver l’ensemble des questions dans la rubrique Le Quiz de l’onglet Apprendre du menu supérieur.
UNE RÉFLEXION SUR « LE QUIZ »
Je n’ose imaginer la rencontre Sainte Thérèse et Alopécie !
« Le moment que je préfère le plus dans une rencontre, c’est celui où je sens que la personnalité de l’adversaire se brise. »
Qui s’exprime ainsi : Robert Fischer, Anatoly Karpov ou Garry Kasparov ?
Cette grande agressivité, Bobby la partage avec sans doute bien d’autres joueurs . « Les Échecs ne sont pas pour les âmes timides » disait Steinitz et une combativité positive est nécessaire. Mais cette agressivité, Bobby l’exerce avec une coloration sadique et quelque peu perverse, créant ainsi une relation malsaine avec ses adversaires. Il doit non seulement les vaincre, mais les détruire, les humilier ; « il faut détruire l’égo de l’autre… j’aime les voir se tortiller », avouait-il.
Le confinement aurait-il du bon ? Le virtuel auquel il nous oblige, nous force à explorer toutes les pistes que la technique peut nous offrir. Ainsi, l’excellent site lichess.org propose dans sa fenêtre de partie, un chat vocal qui fonctionne parfaitement. Cliquez sur l’icône en haut à gauche. Plutôt fun, au cours d’une partie amicale, de chambrer son adversaire comme au club. Il suffit d’un micro connecté pour les ordi-tours et pas de problème pour les ordinateurs portables déjà tout équipés. Je pense même qu’il est possible également de se connecter ainsi à plusieurs. Cette fonction ne semble pas exister sur la version tablette.
Au-delà de l’amusement et particulièrement en cette période où nos jeunes tépégistes de l’école d’échecs sont isolés, je propose de mettre en place un tutorat via Internet par les aînés. Intéressés ! Inscrivez-vous ci-dessous :
Club d'Échecs de Besançon : initiation, cours jeunes et adultes, loisirs et compétions individuelles, par équipes, en ligne, etc.
Merci Claude. En plus d’être convivial, le classement final me semble plus juste.
Merci Claude. Vivement le prochain…
Merci à Jean pierre Sonnet d’avoir produit un tel niveau de jeu.