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Le Quiz

Les Noirs viennent de jouer Ba6, un coup indigne d’un grand champion !
Saemisch le sanctionne aussitôt.

Notre homme était bien connu tant pour ses victoires échiquéennes que sur l’oreiller. Et aussi pour ses coups de canif à son contrat de mariage. Au cours du tournoi de Karlsbad de 1929, fier d’une nouvelle conquête, il arrive au tournoi avec la jeune femme, l’invitant à assister à la partie. Malheureusement pour notre Don Juan, son épouse voulant lui faire une petite surprise débarque tout droit d’Amérique ! Apercevant sa régulière, il se trouble, gaffe au neuvième coup, perd une pièce puis la partie contre Saemisch ! Moralité : les femmes ou les Échecs, il faut choisir !

Qui est-ce ?

Six bonnes réponses. C’était bien le latin lover Capablanca !

Capablanca, notre chaud latin, comme il le recommanda à son fils, ne buvait ni ne fumait, mais c’était un noctambule impénitent, aimant la bonne compagnie, féminine en particulier. Il fut considéré comme l’un des hommes les plus sexy du monde, avec des stars de cinéma comme Rudolph Valentino. Il a justifié la plupart de ses défaites avec l’excuse qu’il avait été absorbé par une femme. Quand il perdit contre Tarrasch à Saint-Pétersbourg, en 1914, on a supposé qu’il était passé directement du lit de l’épouse du grand-duc à l’échiquier. La faute de sa défaite contre Alekhine en 1927 revient à de trop nombreuses et jolies ballerines avec lesquelles il s’était diverti.

Il est vrai que ce jeu et la figure du joueur d’Échecs sont les vecteurs d’une mythologie abondante, s’exprimant au travers des milliers d’anecdotes, sans doute enjolivées par le temps et relevant plus de la légende que de la vérité historique. Mais même ainsi, elles font partie de notre patrimoine et témoignent de la richesse de notre jeu et feront à jamais des Échecs le jeu des Rois et le Roi des jeux.

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Le Quiz

Qui fut le plus jeune champion du monde ?

Quatre bonnes réponses, mais la question était piégeuse !

José Raúl Capablanca fut le troisième champion du monde de 1921 à 1927, mais il a déjà 33 ans quand il conquiert le titre. Si Magnus Carlsen, le « Mozart des échecs » décroche le statut de Grand maître d’échecs à 13 ans, 4 ans avant Kasparov, en l’acculant au nul, c’est bien Garry qui le devance d’une année pour la possession du titre mondiale en 1985, il n’à que 22 ans. La question était piégeuse, car certainement Magnus Carlsen était plus précoce que le russe.

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Le Quiz

À l’origine, quel est l’ancêtre très éloigné du jeu d’Échecs :
un jeu, un instrument divinatoire ou un instrument de calcul ?

Une seule bonne réponse !

L’échiquier primitif de l’ancien jeu indien est un diagramme unicolore de soixante-quatre cases. Dans l’Inde védique, une telle figure géométrique est déjà employée par les brahmanes pour établir les plans des temples et des cités. Les quatre cases centrales incarnent la résidence de Brahma, le dieu créateur, les soixante autres celles des dieux secondaires du panthéon hindou.

Krishna et Radha jouant au Chaturanga

Mais avant de devenir le chaturanga, ancêtre de nos Échecs modernes, ce jeu de plateaux à l’origine étaient sans doute un instrument magique et divinatoire, permettant aux prêtres de prédire l’avenir, annonçant l’issue victorieuse ou funeste d’une bataille à leur suzerain. « En dirigeant la chute d’objets sur un plan de divination, les dieux pouvaient communiquer avec les mortels, proposent David Hooper et Kenneth Whild dans leur Oxford Companion to Chess. Plus tard, les dés ont été ajoutés pour désigner impérativement les pièces à bouger et ainsi révéler davantage des intentions divines. Puis un sacrilège a eu l’audace de convertir le procédé en jeu, éliminant peut-être les dés à ce moment-là. C’est sans doute cette personne qui, ayant sécularisé le rite religieux, a le plus droit au titre d’inventeur du jeu d’Échecs ».

Pour l’instrument de calcul, vous n’êtes pas tombés loin, mais à mille ans de distance :

Le livre d’heures, à la différence du bréviaire, destiné aux clercs,
était un recueil de prières liées aux heures du jour, proposé aux fidèles laïcs.

Acquis en 1784 pour la somme de 1850 livres à l’une des ventes après le décès du marquis de La Vallière, Les Grandes Heures de Rohan sont un livre d’heures médiéval conservé à la Bibliothèque nationale de France (lat 9471). Il fut composé entre 1430 et 1435 par le Maître de Rohan, sans doute à Angers.

Les personnages centraux, devant leur échiquier, sont-ils de paisibles joueurs d’échecs, ou bien des commerçants faisant leur comptes. Dès le XIIIe siècle, les artisans médiévaux se servent du plateau quadrillé de l’échiquier comme d’une table de compte, à la manière d’un boulier. La multiplication est notamment pratiquée dessus. La présence des marchands à droite, pesant peut-être de la monnaie, irait dans ce sens.

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Le Quiz

Par quels coups débutent l’ouverture Napoléon ?
1. f3
1. b3 e5 2. Bb2 Nc6 3. e3 d5
1. e4 e5 2. Qf3

Cinq bonnes réponses !

Saviez-vous que notre empereur a laissé son nom à cette ouverture 1. e4 e5 2. Qf3. Ce qui nous prouve que Napo était plus à craindre sur un champ de bataille que devant un échiquier. Des malveillants disent, des Anglais sûrement, que cette ouverture serait une allusion désobligeante aux infidélités scandaleuses de Joséphine et de l’incapacité de notre petit grand homme à garder sa reine à la maison.

À Schönbrunn, Napoléon, dans sa partie qui l’opposa au Turc, l’automate créé par Kempelen, débuta par cette ouverture et l’assaut se termina en « Waterloo ! morne plaine ! » Un grand scepticisme entourait cette machine, mais l’automate laissa néanmoins une marque importante dans l’histoire échiquéene. Ce n’est qu’en 1834 que Mouret, un de ses opérateurs, révéla la supercherie qui, par un jeu de glaces habilement dissimulées et de bras articulés, permettait à un joueur de petite taille de déplacer les pièces sur l’échiquier. Décidé d’en finir rapidement avec la machine, le Nabot Léon sort prématurément sa Joséphine…


Ueber den Schachspieler des Herrn von Kempelen und dessen Nachbildung – Humboldt Unrniversität

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Le Quiz

Écoutez cette mélodie de cet artiste qui avait emprunté la voie du disco et de la pop, jalonnée de disques d’or, de paillettes et qui, à l’âge mûr, se pose pour nous rappeler qu’avant de prendre des couleurs, les mélodies, comme les cases d’un échiquier, s’écrivent simplement sur des touches en noir et blanc. Chess est une comédie musicale, l’histoire est celle d’un triangle amoureux entre deux participants à un championnat du monde d’échecs. L’assistante de l’un tombe amoureuse de l’autre.

      Chess

Quel est ce musicien ?

Que deux  bonnes réponses ! Attention, le score continue à baisser dangereusement !

Benny Andersson, le co-fondateur d’ABBA, voyage en solo depuis la dissolution du groupe mythique. Trente-quatre ans après, il a choisi de dépouiller ses tubes légendaires et d’autres moins connus de toute orchestration pour les réunir dans un album intitulé « Piano ». Un opus enregistré sous le prestigieux label Deutsche Grammophon qui rappelle quel compositeur inspiré est Benny Andersson.


Chess, transciption pour piano de la comédie musicale de Björn Ulvaeus et Benny Andersson.

Le Quiz

Quelle est la date de la plus ancienne mention du jeu d’échecs en Occident  ?

Q’une seule bonne réponse ! Attention, votre score baisse dangereusement !

Le premier texte européen connu, daté de 997, est un long poème en vers du Haut Moyen Âge, le Versus de scachis, rédigé en latin. Il contient les premières règles écrites en Europe. Composé vraisemblablement entre 900 et 950 en Italie du Nord, son auteur en est inconnu. Le texte, comportant 98 vers, nous est parvenu par deux parchemins, le plus ancien est conservé à la bibliothèque abbatiale de Einsiedeln en Suisse.

Livre d’heures de Maastricht, XIXe

Le poème s’ouvre sur une louange du jeu d’Échecs, suivie d’une description du plateau de jeu portant la première mention de son caractère bicolore, absent des précurseurs indien Chaturanga et perso-arabe, Chatrang. Le texte se termine par une description détaillée du déplacement des pièces, parfois très différent des déplacements actuels (notamment pour le fou et la reine). Les règles sont à l’identique du jeu arabe, sinon qu’il évoque la présence d’une Reine comme un fait accompli. Des indices laissent penser que l’auteur connaissait sans doute mal le jeu.

842 est la date du premier traité échiquéen arabe et en 1254, Saint Louis condamne le jeu d’échecs qui se joue encore avec des dés

Le Quiz

Qui a dit : « Apprends que même au jeu d’échecs, le roi n’est jamais pris ! »

« Apprends que même au jeu d’échecs, le roi n’est jamais pris ! », lança Louis VI le Gros dit le Batailleur, en fendant le crâne de l’archer qui croyait le tenir lors de la bataille de Brémule en 1119 contre les anglo-normands de Henri I. Il abandonnera tout de même sa bannière, puis son destrier !

Illustration de John Tenniel
pour « Through the Looking Glass and what Alice found there » de Lewis Carroll.

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Le Quiz

Quel grand maître, prenant de l’exercice, faisait le poirier dans les salles de tournoi ?

Le score remonte !

Alekhine, sur la fin de sa vie, souvent ivre, aurait pu se livrer à de telles excentricités. Quant à Capablanca, le latin lover, souvent comparé à Rudolphe Valentino, toujours tiré à quatre épingles, difficile de l’imaginer se livrer à de telles activités.

Aaron Nimzowitsch – Des Échecs considérés comme une gymnastique

Né à Riga en Lettonie, alors annexée à la Russie, d’origine juive, germanophone, il apprit à jouer à 8 ans. Il fait ses études en Allemagne. En 1904, il s’inscrit à Berlin afin d’étudier la philosophie, mais interrompt ses études dans leur première année pour se consacrer à une carrière de joueur d’Échecs professionnel. Après les années tumultueuses et souvent infructueuses de la Première Guerre, il commença à jouer les premiers rôles alors qu’il s’installait au Danemark, en 1922. Il obtint la nationalité danoise et y vécut jusqu’à sa mort, en 1935. Il fut sans doute l’un des penseurs les plus originaux à contre-courant de son époque, initiateur de la révolution hypermoderne.

À la différence de Morphy, Steinitz et Rubinstein, Nimzowitsch ne souffrait pas de troubles psychiatriques, mais d’une grande instabilité nerveuse. Hypocondriaque, irritable, agressif, souvent revendicateur, se plaignant du bruit, de la fumée… Vous vous souvenez sans doute de cette anecdote : il joue contre Maroczy. Ce dernier sort une cigarette sans l’allumer. Nimzowitsch proteste et appelle l’arbitre, qui n’est autre que Vidmar, autre grand joueur d’Échecs. Vidmar lui fait remarquer que Maroczy ne fume pas. Et Nimzowitsch de rétorquer : « En tant que Grand Maître, vous savez bien que la menace est plus forte que l’exécution ! »

Râleur invétéré, jamais satisfait, il assaillait les serveurs de mille reproches : sa portion était trop petite, sa viande trop cuite. Nimzowitsch faisait le poirier (les médecins lui recommandaient de l’exercice), à la grande stupeur de ses adversaires au cours des tournois et se livrait à divers exercices de gymnastique dans la salle. Lors d’un match, après avoir perdu, il saute sur la table et crie : « Pourquoi dois-je perdre contre un tel idiot ! » Humour, excentricité ou un peu déjanté ? « Mais plus que dans ces excentricités, écrivent Jacques Dextreit et Norbert Engel, on peut juger au travers des écrits mêmes de Nimzowitsch de l’extraordinaire mélange de vanité et de naïveté qui caractérisent le personnage. Son ouvrage essentiel Mon Système est un salmigondis de conceptions échiquéennes nouvelles et remarquables, de jeux de mots et métaphores d’un infantilisme extrême et de protestations envers les critiques et le monde entier incapable de comprendre et reconnaître son génie ».

UNE RÉFLEXION SUR « LE QUIZ »

  1. Heureusement qu’Alekhine buvait son whisky sec, posséder un pic à glace à l’époque n’était pas véritablement recommandé pour les ennemis de notre camarade patrie !
    Il semble que concernant Morphy tout n’ai pas été dit. Un soir de septembre 95, le président du club de Clermont-Ferrand nous avait narré une sombre histoire faite de cadavre et d’amour résigné le concernant… Et d’un retour précipité vers les Etats Unis d’Amérique.

Le Quiz

Depuis quand, les Blancs jouent-ils en premier : le Moyen-Âge, l’époque de Philidor, la fin du XIXe ?

Bravo au 2 tpgistes qui ont trouvé la bonne réponse !

J’étais bien persuadé que vous ne trouveriez pas la bonne réponse, car elle est surprenante ! Jusqu’au milieu du XIXe siècle, la pratique des Blancs jouant en premier n’était pas encore devenue une norme. Il est pour nous, aujourd’hui, une évidence, en nous installant devant l’échiquier, que les Blancs auront le trait. Et pourtant, cette convention est plus récente qu’on ne le croit. Reliquat peut-être de l’esprit chevaleresque d’antan, d’un Messieurs les Anglais, tirez les premiers. François-André Danican Philidor, dans l’édition originale de son célèbre traité Analyse du jeu des Échecs, cite un partie dans laquelle les Noirs se déplacent en premier :

Analyse du jeu des échecs de Philidor

Phillip Sergeant, dans son A History of British Echecs rappelait qu’Alexander McDonnel (1798-1835), au cours du match qui l’opposa à Labourdonnais, préférait avoir les Noirs en tant que premier ou deuxième joueur. C’était une mode courante à cette époque, qui persista chez un grand nombre de joueurs. Dans l’Immortelle d’Adolf Anderssen contre Lionel Kieseritzky, le 21 juin 1851 à Londres, partie devenue célèbre pour les sacrifices audacieux (deux tours, un fou et une dame), Anderssen a les Noirs, mais joua en premier.

L’Exposition universelle de Londres attira plusieurs dizaines de milliers de visiteurs des pays étrangers. Le Britannique Howard Staunton, considéré comme le meilleur joueur de l’époque, souhaite affronter l’élite européenne. Plusieurs pays envoient leurs meilleurs joueurs et Anderssen représente l’Allemagne, un inconnu pour les Anglais. Mais, en demi-finale, en cinq parties, Anderssen élimine Staunton sur le score de 4 à 1. Une défaite que Staunton, homme sombre et orgueilleux n’apprécia guère, mais qui assoit définitivement la réputation d’Anderssen comme l’un des meilleurs joueurs de l’époque.

Adolf Anderssen et Lionel Kieseritzky

Cette partie inspira et ravit d’innombrables joueurs d’échecs. Considérée comme typique de l’ère romantique dans laquelle les joueurs aimaient sacrifier du matériel allègrement pour s’approcher rapidement du roi ennemi. Anderssen débuta également avec les Noirs dans trois de ses parties (6e, 8e et 10e) contre Paul Morphy lors du fameux match de 1858 à Paris, jouant 1.a3 e5 2.c4, une défense sicilienne avec un tempo supplémentaire.

Jusqu’au milieu du XIXe siècle, la pratique des Blancs jouant en premier n’était pas encore devenue une norme. George Walker dans son traité populaire The Art of Chess-Play, A New Treatise on the Game of Chess (1846), énonce les règles du London’s St. George’s Chess Club : le joueur qui joue en premier a le choix de la couleur ; si les joueurs jouent plusieurs parties dans la même séance, le trait changera à chaque partie, mais chaque joueur continuera à utiliser la même couleur qu’il avait à la première partie. Staunton observe encore en 1871 que « beaucoup de joueurs cultivent toujours l’habitude idiote de jouer exclusivement avec la même couleur. »

En 1880, la règle 9 du Tournoi de New-York spécifie : « À chaque ronde, le joueur aura le trait alternativement ; à la première partie, les blancs seront déterminés par tirage au sort et joueront en premier. Dans tous les cas, le joueur ayant le trait jouera les Blancs. »

Trois ans plus tard, le Revised International Chess Code, publié au tournoi de Londres en 1883, dans sa règle 2 « Before the beginning of the first game the first move and choice of colour are determined by lot. The first move changes alternately in match play », prévoyait encore que le joueur ayant remporté le tirage au sort le droit de jouer en premier pouvait également choisir sa couleur. En 1889, Wilhelm Steinitz écrit dans The Modern Chess Instructor que « dans tous les matches et tournois internationaux et publics […] il est de règle que le premier joueur soit les Blancs. » Emanuel Lasker se sent encore obligé d’affirmer dans son Manuel, publié pour la première fois en 1927, que « les Blancs jouent le premier coup. »

Le Quiz

Qu’est-ce que le trait ?

Un sans faute, quatorze bonnes réponses, mais la question était facile. La suivante le sera moins, assurément ! Le mot trait pour indiquer celui qui doit jouer est également utilisé dans nombre d’autres jeux de société, comme les dames ou le go. Je n’en ai pas retrouvé l’origine, peut-être de l’action de tirer de l’arc, de l’arbalète et que l’on retrouve dans l’expression « décocher un trait. »

UNE RÉFLEXION SUR « LE QUIZ »