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« Mort au Virus » – Classement général

Le tournoi s’achève avec le beau parcours et la victoire au départage de Guilhelm Allard Nedellec, minime du club d’Échecs de Segré, avec notre tpgistes Michel Pellisseri à la seconde place, suivi du benjamin Mathias Frelau de Sautron. À remarquer l’ardeur au combat des plus jeunes qui sont venus sans vergogne taquiner l’égo des anciens : Chadi Kassab (benjamin), Marcus Moretto (poussin), Cassandre Bassing (minime), Anna Allard Nedellec (poussine) qui marche sur les traces du grand frère et Émilie Nègre (pupille). Nos anciens n’ont cependant point démérité : notre vice-président Daniel Blardone nous démontre, s’il le fallait, qu’il en a encore sous le pied en décrochant la 5e place et notre champion de Franche-Comté des années soixante-dix, Bruno Aebischer, a encore de bien beaux restes et avec l’espoir que ce tournoi amical lui aura redonné le goût de la compétition et qu’il nous rejoindra bientôt. Félicitation, également, à la Reine Christine à la 9e place avec 5 points.

Merci à tous pour votre participation et nous espérons vous retrouver pour notre prochain tournoi Marre du Virus qui débutera le 4 mars. Son fonctionnement sera simplifié et n’hésitez pas à laisser vos commentaires pour l’améliorer encore.

Le 4 mars débute le tournoi Marre du Virus

Les Échecs sont-ils racistes ?

En juin dernier, le populaire YouTuber Antonio Radic a vu sa chaîne bloquée pendant quelques heures pour contenu « nuisible et dangereux ». L’intelligence artificielle de la plate-forme signala à tort ses commentaires échiquéens sur les Noirs et les Blancs, plein de menaces et d’attaques, comme des propos racistes incitant à la haine raciale ! Notre jeu, plus que millénaire, proposant une vision du monde en noir et blanc, véhiculerait-il à notre insu une idéologie peu sympathique en donnant aux Blancs le privilège de « tirer les premiers » ?

Notre jeu refléterait-il la triste réalité de l’inégalité raciale. Pour Anish Giri « il est difficile de changer son état d’esprit, lorsqu’une partie démarre différemment. Mais si nous arrivons à changer notre vision pour un jeu, je suis sûr que les gens peuvent le faire dans la vraie vie. »


Pour la première fois, peut-on lire, deux grands-maitres brisent la règle… et les Noirs jouent les premiers !

C’est oublier que jusqu’à la fin du XIXe siècle de nombreux joueurs (Alexander McDonnel (1798-1835), au cours du match qui l’opposa à Labourdonnais) préféraient avoir les Noirs en tant que premier ou deuxième joueur, mode courante à cette époque. Dans l’Immortelle d’Adolf Anderssen contre Lionel Kieseritzky, le 21 juin 1851 à Londres, partie devenue célèbre pour les sacrifices audacieux (deux tours, un fou et une dame), Anderssen a les Noirs, mais joua en premier.

Il est vrai que l’on parle de l’avantage du trait,  les Blancs gagnant un peu plus souvent que les Noirs, marquant généralement entre 52 % et 56 % des points. Les joueurs d’échecs et les théoriciens débattent depuis longtemps pour savoir si, avec un jeu parfait de part et d’autre, le résultat serait un gain des Blancs ou une partie nulle.  Pour le grand-maître András Adorján, cet avantage des Blancs est plus psychologique que réel.

Nous faudra-t-il cependant revenir aux couleurs des origines indiennes : le rouge et le vert ? En espérant que de petits bonhommes verts ne débarquent pas trop vite sur notre planète, ils pourraient se sentir offensés.

Philippe Boulhaut

Je découvre attristé dans l’Est Républicain la nouvelle du décès de notre ami Philippe Boulhaut. Tépégiste de fraîche date (depuis 2018) participant à nos tournois internes et aux cours débutants. Une anecdote : à son arrivée au club, je m’approche de lui pour l’accueillir et lui demande « Votre visage ne m’est pas inconnu, mais je n’arrive pas à vous resituer ? » Il me répond avec un bon sourire « Nous avons été voisins pendant quinze ans ! » Il habitait effectivement là où je travaillais. C’était tout Philippe : sa discrétion n’avait d’égal que sa grande gentillesse. Nous nous joignons à la douleur  de ses proches.

L’argent n’a pas d’honneur…

Monsieur, l’avait un jour apostrophé un millionnaire, vous ne participez aux tournois que pour l’argent, alors que moi, je n’y viens que pour l’honneur !
Chacun joue pour ce qu’il n’a pas ! lui renvoya le champion du monde.

Qui est-ce : Wilhelm Steinitz, Emanuel Lasker ou Bobby Fischer ?

« La gloire, je l’ai déjà. Maintenant, j’ai besoin d’argent. » Wilhelm Steinitz

Nous savons que les Échecs ne nourrissent pas leur homme et de nombreux champions tirèrent le diable par la queue. Lasker, le successeur de Steinitz au titre, manqua toute sa vie cruellement d’argent. Dans sa jeunesse, avec son frère Berthold, il ne sortait dans la rue qu’à tour de rôle, car ils n’avaient qu’un seul pantalon correct pour deux ! Lasker se faisait un peu d’argent en jouant aux Échecs dans les cafés locaux. Les parents d’Emanuel, inquiets de le voir consacrer tant de temps au jeu et pas assez à son travail scolaire, demandent à Berthold de lui trouver une école. Ironie, le directeur de cette nouvelle école n’était autre que le président du club d’Échecs de la ville et le professeur de mathématiques était le champion d’Échecs local, dire que le jeune Lasker se trouva dans son élément.

Bobby Fischer traversa lui aussi des périodes de «  dèche » sévère. Un soir, Bobby, encore jeune et sans le sou, mais déjà champion des United States, passait devant le Chess and Checker Club de New York, où les habitués et les passants viennent jouer pour de l’argent. Col du manteau relevé, chapeau sur les yeux, il se présente incognito à l’entrée.

Psst, Franck ! interpelle-t-il Frank Brady, son ami et futur biographe, qui se trouvait là.
Bobby, qu’est-ce que tu traînes par ici ? lui demande Brady surpris.
Pris quelque peu au dépourvu par l’échec de son déguisement, Fischer timidement explique.
J’aimerais un peu de tunes pour aller au cinoche. Est-ce que tu peux me trouver une partie ?
Brady se retourne et crie à l’intérieur à l’intention de John Fursa, le propriétaire :
Ce mec veut jouer ! Tu peux lui arranger ça ?
Jetant un œil au travers de la pièce enfumée, Fursa répond :
Dis-lui que non ! C’est un gamin. Les hustlers* d’ici vont le bouffer tout cru !
Fischer dépité tourne les talons.
Brady révèle alors l’identité du gamin en question et un gémissement universel s’ensuivit.
Oh ! Mon Dieu ! dit un des joueurs, j’aurais payé des centaines de dollars juste pour m’asseoir en face de l’échiquier de Bobby Fischer…

* Joueurs d’Échecs pour de l’argent et souvent un peu arnaqueurs.

Le Quiz

Qui a dit :

« Contrairement aux autres jeux dans lesquels le lucre est la fin et le but, les échecs se recommandent au sage par le fait que ses batailles imitées ne sont pas menées pour un prix, mais pour l’honneur. C’est éminemment et définitivement le jeu du philosophe. »

Philidor, Paul Morphy ou Capablanca ?

C’est Paul Morphy, la fierté, le plus grand joueur d’échecs américain de tous les temps et le chagrin des Échecs¹,  par sa plongée dans la folie quand il arrêtera le jeu.

Reuben Fine, psychanalyste et joueur d’Échecs américain, auteur du célèbre Les Idées cachées dans les ouvertures d’échecs, évoque Paul Morphy : « Paul Morphy (1837-1884) attira l’attention des  psychiatres de la psychose de l’âge adulte. Il fit l’objet d’une étude de Ernest Jones. Né à la Nouvelle Orléans, le 22 juin 1837, son père était de souche espagnole irlandaise, sa mère d’origine française. À dix ans, il apprend à jouer avec son père et réussit, à douze, à battre son oncle paternel qui était alors le meilleur joueur de la Nouvelle  Orléans. Il se consacre à ses études jusqu’en 1857 et déménage à New York où il remporta facilement le premier prix dans la Ligue américaine.

Pour la première fois, l’année suivante, il se rend à Londres et à Paris, où vivent, à ce moment-là, les plus grands maîtres et défait tous ses rivaux, y compris Adolf Anderssen. Seul Staunton refuse de le rencontrer, malgré tous ses efforts pour organiser un match. Il retourne à la Nouvelle Orléans d’où il lance un défi mondial, concédant un avantage. Comme il n’obtient aucune réponse, il arrête là sa carrière qui n’aura duré que dix-huit mois, et seulement six mois d’exhibitions publiques. Après la retraite (à l’âge de vingt et un ans !), il exerce comme avocat — son père était juge —, mais sans succès. Peu à peu, il s’enferme dans un état d’isolement et d’excentricité qui aboutit à une forme de paranoïa incontestable. Il décède subitement à l’âge de 40 ans de congestion cérébrale, sans doute d’apoplexie, comme son père avant lui. »

¹ Pride and Sorrow of Chess, titre d’une biographie de P. Morphy par David Lawson.

Retrouvez toutes les questions dans l’onglet Apprendre / Le Quiz du menu supérieur.